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Diplomates algériens assassinés au Mali : Tebboune accuse un « État voisin »
Publié le vendredi 7 avril 2023  |  TSA Algérie.com
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© Autre presse par DR
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Sept diplomates algériens ont été enlevés par un groupe terroriste au nord-Mali 2014. Plus de dix ans après cet acte terroriste qui a coûté la vie à deux otages, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a désigné pour la première fois la partie commanditaire.

C’était dans un entretien accordé à Al Jazeera Podcast qui fait suite à l’interview diffusée par la chaîne qatarie il y a deux semaines.

En avril 2012, Boualem Saies, consul d’Algérie à Gao, et six de ses collaborateurs ont été enlevés par un groupe armé. Le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le Djihad en Afrique de l’ouest) avait revendiqué cet acte, exigeant la libération de terroristes détenus en Algérie et une rançon de 15 millions d’euros.

Trois diplomates ont été libérés en juillet 2012 et deux autres en août 2014. Le vice-consul Tahar Touati a été exécuté en septembre 2012 et le consul Boualem Saies a trouvé la mort en captivité des suites d’une maladie chronique.

La libération des derniers otages s’est faite après d’intenses efforts de la diplomatie et des services de sécurité algériens qui ont travaillé dans une discrétion totale. Les autorités avaient assuré qu’aucune contrepartie n’a été payée aux terroristes, la législation nationale interdisant le paiement de rançons.

« La première victime de l’instabilité (au Mali) c’est l’Algérie. Nous sommes le seul pays dont des diplomates ont été enlevés au Mali, dont deux ont été assassinés », déclare d’abord le président Tebboune à Al Jazeera, avant de désigner, sans la nommer, la partie qui était derrière cette opération terroriste. « Nous savons qui a fait cela, c’est un pays voisin, à travers une organisation terroriste fictive qu’ils ont créée au Mali », a-t-il accusé.

Tebboune : un « État voisin » est derrière l’enlèvement de diplomates algériens au Mali

Même s’il ne nomme pas cet « État voisin », l’accusation est sans doute adressée au Maroc, avec lequel l’Algérie a rompu ses relations depuis août 2021. En novembre 2021, la Présidence de la République avait accusé dans un communiqué le Maroc d’avoir assassiné trois commerçants algériens à la frontière entre le Sahara occidental et la Mauritanie. Les commerçants ont été tués le 1er novembre dans un bombardement de l’aviation marocaine.

Ce genre d’actes ne dissuade toutefois pas l’Algérie d’accomplir son rôle vis-à-vis du Mali. « Personne ne nous empêchera d’aider nos frères au Mali et nous ne laisserons personne séparer le nord-mali du reste du pays », a réitéré Abdelmadjid Tebboune.

Le président algérien a souligné en outre que l’Algérie et la France n’ont pas la même vision quant à la solution à la crise malienne.

« Nous coordonnons avec tout le monde, les États-Unis, la France, l’Allemagne, avec tous les pays européens, pour la sécurité et pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme, mais nous n’avons pas la même vision avec la France et je l’ai dit au président français », a-t-il poursuivi.

Selon Abdelmadjid Tebboune, la France estime que la solution est militaire et l’Algérie privilégie l’approche sociale et économique. Mais les deux pays ne « s’entravent pas ». « Je n’ai pas d’outils pour empêcher ta présence militaire et tu ne m’empêche pas d’aider l’État du Mali économiquement et socialement », a résumé le chef de l’État.

Pour lui, la présence de groupes armés dans un pays n’empêche pas nécessairement le développement économique. « Nous aussi on avait des groupes terroristes, mais ils n’ont pas arrêté notre développement. Et puis, ce ne sont pas tous les Maliens qui détiennent des armes, c’est un petit nombre », a-t-il argumenté, avant de lier l’afflux des terroristes et des armes au Mali à la « destruction » de la Libye
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