Sollicités, adulés hier à cause des rôles de régulateurs des relations sociales, les «Diely » communément appelés Griots sont de plus contestés pour ne pas dire mal aimés dans une société qui au fil des âges les a dépouillés d’une bonne, partie de leurs attributions avant de les contraindre à la mendicité déguisée.
Chaque système social a érigé en code l’ensemble des solutions aux problèmes auquel il a été confronté. Pour le vivre ensemble et la gestion des relations sociales, nos sociétés dans la division et le partage des rôles a confié aux Diely les fonctions de médiateur, conseiller spécial, diplomate, chargé de communication et maitre de cérémonie, information chargé de mission, surveillant des normes sociales et dépositaires de la mémoire collective. Au regard de ses multiples attributions, le Diely bien que lié à une famille ou un clan était au service de toute la société De par l’importance de son rôle et de ses sollicitations, le Diely est déclaré exempte de tout travaux de production. Aussi bénéficie-t-il de l’immunité dans l’exercice de sa profession sans oublier la liberté de mouvement même sur les champs de bataille. Ce statut particulier fait de lui un homme craint car il est le seul à dire tout ce qu’il pense devant les puissants sans s’inquiéter. A cause de son statut particulier, il est au service de tout le monde, Des plus puissants aux plus humbles et chacun en fonction de ses moyens essaie tant bien que mal lui rétribuer à sa manière. Toute la société est d’accord sur ce rôle de lubrifiant qui permet aux contraires de se côtoyer sans se gratter et s’engage à lui assurer l’essentiel des moyens d’existence. C’est là, qu’il faut comprendre que « le djelis autre fois ne cultivait pas mais avait de quoi vivre » comme eux même aiment à le rappeler.
Le prix de l’évolution à payer
Les temps ont changé et le système des valeurs avec, Le Dieli n’a plus le monopole de la parole et des autres fonctions à lui confiées. Il désormais des « concurrents bien armés avec des techniques et des outils performants. Le voilà dépouillé progressivement de ses attributions par d’autres et qu’on rémunère à hauteur de souhait. Des corps professionnels ont à la faveur de la modernité et avec la haute technologie ont empiété sur l’espace jadis réservé aux Diely. Ces professionnels des temps moderne s’en tirent avec des revenus stables.
Dépouillé de l’essentiel de ses attributions et pris dans le tourbillon de la société de consommation, le Dieli n’a plus suffisamment de marge de manœuvre. Il lui faut vivre et souvent au détriment des règles déontologiques qui encadraient sa fonction. Si certains Diely (les plus chanceux et en infime quantité) ont pu intégrer le professionnalisme des temps moderne, l’écrasante majorité est laissée à elle-même et erre de cérémonie en cérémonie à la recherche de la pitance Les maitres de cérémonies, les communicants et portevoix etc. pour lesquelles nous à louons les salaires, empiètent en réalité sur l’espace jadis réservé au djelis qui vivent une concurrence déloyale. La mutation sociale a un prix et le Dieli paye le prix fort. Allons-nous rester inactif ce monde qui veut réduire nos Diely en piètres mendiants ? La réflexion ne fait que commencer