La troisième session ordinaire de la Cour d’assises en transport à Ségou a bouclé ses travaux vendredi dans la salle de conférence du Conseil régional de Ségou en présence des autorités administratives, politiques, religieuses judiciaires et des représentants de la société civile de la région.
La session avait à son rôle, 44 dossiers dont 40 ont été retenus et 4 renvoyés à la prochaine session. Les 82 accusés, dont 76 en détention, ont été jugés et ceux reconnus coupables, ont été condamnés à la mesure de leurs forfaits ou acquittés dès que leur innocence a été établie. 18 peines d’emprisonnement ferme ; 3 condamnations assorties de sursis ; 28 condamnations à la réclusion à vie ; 2 peines de mort ; 20 acquittements ; une amende de 50.000 Fcfa; des dommages et intérêts d’un montant de 10.200.000 Fcfa ; des remboursements ordonnés d’une valeur de 7 445.000 Fcfa, tels sont les principaux verdicts prononcés par ces assises qui ont duré une vingtaine de jours.
Le procureur général, Daniel A. Tessougué, a salué tous ceux qui ont participé à la réussite de la session car, a-t-il estimé, si l’on devait se référer au budget alloué et aux réalités sur le terrain, nous aurions arrêté les travaux depuis des jours. Le tableau des verdicts, a-t-il souligné, est l’expression de la justice, celle qui consacre le principe de la présomption d’innocence, méconnait le riche et le pauvre, remet au même niveau tous les citoyens en vertu du principe de l’égalité de tous devant la loi : “dura lex, sed lex, c’est-à-dire : la loi est dure, mais c’est la loi”.
Plaidant pour l’équité devant la loi et une justice efficace, efficiente et effective, le procureur général a cité l’homme politique, historien et journaliste français Adolphe Thiers : “l’injustice est une mère qui n’est jamais stérile et qui produit des enfants dignes d’elle”.
Le premier président de la cour, Idrissa Arizo Maiga, a lui relevé la prédominance des infractions de crimes de sang, signe de la grave insécurité qui sévit dans la cité. Il a interpellé les parents et éducateurs pour fixer à la jeunesse les bons repères culturels et moraux de la vie et baliser pour elle le chemin de l’instruction, l’éducation, la formation et endiguer ainsi le phénomène criminogène précoce. Sur le plan technique, il a déploré la non comparution de témoins essentiels à même d’éclairer la cour et la non production au dossier de pièces indispensables comme le rapport d’expertise médicale de la victime.
Au nom du Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Boubacar Tounkara de Ségou a salué les acquis et les acteurs avant de signaler des insuffisances comme l’absence de bulletin numéro 2 du casier judiciaire et des certificats médicaux et regretter le faible temps imparti aux avocats commis d’office pour préparer les dossiers.