Alors qu’on croyait tous les foyers de tension éteints, qu’ils soient avec la CEDEAO ou avec la communauté internationale comme l’ONU et l’UA, afin de se tourner résolument vers la crise socio-politico-sécuritaire, surtout à quelques encablures de la fin de la transition, nous avons été surpris de constater qu’un nouveau front est en gestation, celui de la demande de retrait de la MINUSMA au Mali. En effet, à quelques semaines du renouvellement du mandat de la mission Onusienne, des voix se font hautement entendre pour demander sans ambages le départ de la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation au mali, MINUSMA. Les raisons avancées sont relatives à son inefficacité à résoudre le problème sécuritaire. D’autres motifs seraient d’ordre politique comme entre autres une prétendue complicité d’avec les terroristes ou encore un soutien tacite aux ennemis de la paix que sont les terroristes et les ex-rebelles de la CMA. Ce qui est aberrant et incompréhensif c’est que cette maladroite fronde est menée par certains membres du CNT et des activistes fervents supporters de la transition, ce qui laisse entrevoir en filigrane la main invisible des tenants du pouvoir, qui sont en train de manipuler le peuple afin de se débarrasser d’un allié qu’ils trouvent gênant, à savoir la MINUSMA. A-t-on réellement besoin de toutes ces manœuvres dilatoires pour rompre avec la mission des Nation Unies ? Les détracteurs du CNT n’ont-ils pas raison de qualifier certains membres de l’institution législative de la transition des ramassis de cadres incompétents, ignorants totalement leurs missions ? Les autorités de la transition se trompent-elles de combat ? En effet après avoir suspendu les activités des ONG en mettant des millions des travailleurs en chômage technique, les autorités de la transition vont-elles commettre le même pêché en mettant encore au chômage des milliers de maliens qui vivent au crochet de la MINUSMA ? En attendant d’avoir des réponses à cette série de questions que tout bon citoyen doit se poser rappelons tout de même la mission de la MINUSMA pour éclairer la lanterne des citoyens.
Pour rappel, la principale priorité stratégique de la MINUSMA reste l’appui à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Les autorités de la transition ne se sont-elles pas engagées à mettre en œuvre cet accord et cela dès les premières heures de leur prise du pouvoir ? A-t-on besoin de rappeler que la MINUSMA, force d’interposition entre les ex-rebelles de la CMA et le gouvernement malien, est la première garante de cet accord pour la paix et la réconciliation, pourquoi alors vouloir se débarrasser de cet organe des Nations Unies alors qu’on a pris l’engagement de mettre en œuvre l’Accord ? Contrairement aux activistes et autres ignorants des textes qui régissent la MINUSMA, Les autorités doivent avoir le courage de donner la vraie info à l’opinion publique et par conséquent dire que le Mali n’a pas intérêt à se débarrasser de cette mission Onusienne, en dépit de toutes ses insuffisances, des manquements graves à ses principes et de son inaction sur le terrain. Si nul ne conteste la légitimité de la pression menée sur elle, qui, du reste, est tout à fait justifiée, son départ serait une grosse erreur. En effet, le départ de la MINUSMA contribuera non seulement à exacerber la tension déjà très vive entre le Mali et une partie de la Communauté internationale, mais aussi et surtout exposera davantage les autorités auxquelles on reprochera une manœuvre dilatoire visant à saper toutes les actions de la MINUSMA. Rien que le rôle qu’elle joue dans le cadre des œuvres humanitaires à l’endroit des populations sinistrées ou en difficultés. Que dire du soutien logistique, matériel de la MINUSMA aux autorités maliennes en général et aux populations en particulier pour se mouvoir sur le territoire en toute sécurité. Ainsi, mesurant les conséquences d’un éventuel départ de la MINUSMA tant sur le processus de paix que sur des milliers de personnes, les autorités sont interpellées à mettre fin à cette chienlit entretenue par leurs partisans. Car à moins de douze mois de la fin officielle de la transition les regards doivent être tournés vers les grandes priorités que sont les réformes politiques, la sécurisation des personnes, et de leurs biens, l’atténuation de la crise sociale et surtout la tenue d’élections libres, inclusives, transparentes et crédibles afin de doter le pays d’institutions légitimes et légales. Toute autre chose n’est que de la diversion