La procureur de la Cour pénale internationale
(CPI), Fatou Bensouda, a déclaré dimanche à l`AFP que la destruction en cours
de mausolées par les islamistes qui contrôlent la ville de Tombouctou (nord du
Mali), était "un crime de guerre" passible de poursuites de la CPI.
"Mon message à ceux qui sont impliqués dans cet acte criminel est clair:
arrêtez la destruction de biens religieux maintenant. C`est un crime de guerre
pour lequel mes services sont pleinement autorisés à enquêter", a déclaré Mme
Bensouda à Dakar.
Elle a précisé que l`article 8 du statut de Rome portant création de la CPI
stipulait que "les attaques délibérées contre des bâtiments civils non
protégés qui ne sont pas des objectifs militaires constituent un crime de
guerre. Cela inclut les attaques contre les monuments historiques, tout comme
la destruction de bâtiments dédiés à la religion".
"Mes services suivent de très près les évènements au Mali et n`hésiteront
pas à prendre les mesures appropriées si les informations recueillies
indiquent qu`un crime a été commis, quel qu`en soit l`auteur", a-t-elle ajouté.
Les islamistes du groupe armé islamiste Ansar Dine (Défenseurs de l`islam),
qui occupent et contrôlent la ville depuis trois mois, ont entrepris depuis
samedi la destruction des mausolées des saints musulmans de Tombouctou,
démolitions qui ont été poursuivies dimanche.
Ils ont affirmé agir "au nom de Dieu" et en représailles à la décision de
l`Unesco, le 28 juin, d`inscrire Tombouctou sur la liste du patrimoine mondial
en péril.