Dans le cadre de la célébration du 30ème anniversaire de la Journée mondiale de la Liberté de la Presse, la Maison de la Presse du Mali a organisé, le mercredi 3 mai 2023, à son siège à Bamako, une conférence débat sur le thème : « la liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’Homme ». Cette conférence était animée par le journaliste Mahamane Hamèye Cissé. La cérémonie d’ouverture de la conférence était présidée par le représentant du ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alkaïdy Touré, en présence du Président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté et d’autres personnalités. Au cours de cette cérémonie, Bandiougou Danté a évoqué les cas de chantages, de menaces, d’injures, d’intimidations, d’interpellations, d’enlèvements extrajudiciaires de journalistes au Mali. « Un plan sur lequel les autorités nationales sont fortement interpellées est celui de l’environnement des médias », a souligné le président de la Maison de la presse.
Dans ses mots de bienvenue, le Président de la Maison de la presse,, a mis l’accent sur le thème de cette 30ème édition de la journée mondiale de la liberté de la Presse : «Façonner un avenir de Droit : la Liberté d’expression comme Moteur de tous les autres Droits de l’Homme ». Selon lui, ce thème d’une importance capitale résume le rôle fondamental des médias dans un monde en reconstruction. Il a fait savoir que la célébration du 3 mai est l’occasion de rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la Presse. Il a indiqué que l’année qui s’est écoulée a été une année particulièrement difficile pour la presse malienne. «Aux conséquences catastrophiques de la maladie à Coronavirus, aux chantages, menaces, injures et intimidations, se sont ajoutées des interpellations sinon des enlèvements extrajudiciaires. Depuis près de dix ans, les enquêtes sur la disparition de Birama TOURE sont interminables.
En septembre 2020, Hammadoun NIAILIBOULY, de son retour d’un atelier de formation de journaliste, a été descendu du véhicule à Mandjo près de Somadougou, non loin de Mopti et amené à une destination inconnue. Le 18 avril 2021, Moussa Bana Bandiougou DantéDICKO, Directeur des programmes de radio Hairé de Boni, dans le cercle de Douentza, a été enlevé chez lui et reste introuvable. Le 26 janvier 2023, Sory KONE, Directeur des programmes de la radio DANAYA de Souba, dans la région de Ségou, cercle de Farako, a été enlevé chez lui et reste lui aussi, encore introuvable. Nous réitérons nos demandes aux autorités de la Transition, comme nous l’avons toujours fait chaque fois que l’occasion se présente, de tout mettre en œuvre pour rechercher et retrouver nos confrères », a-t-il dit.
Pour lui, un plan sur lequel les autorités nationales sont fortement interpellées est celui de l’environnement des médias. Au-delà de la journée mondiale de la Liberté de la Presse, la Maison de la Presse a respecté la tradition en organisant la Semaine Nationale de la Liberté de Presse. Elle se poursuivra jusqu’au 10 mai 2023. «L’objectif recherché est qu’au sortir de la semaine, nous ayons des recommandations et des stratégies pour un plaidoyer- lobbying pour l’adoption de nos textes par les pouvoirs publics et jeter les bases d’une véritable instance d’autorégulation en vue d’une co-régulation efficace et efficiente », a conclu Bandiougou Danté.
A sa suite, Martin Faye de Studio Tamani a indiqué que la liberté de la presse n’est pas un privilège réservé aux médias occidentaux, mais un droit universel dont doit pouvoir bénéficier tous les médias où qu’ils soient. Quant à Edmond MOUKALA, Chef du Bureau et Représentant de l’UNESCO au Mali, le Mali s’apprête à vivre des échéances électorales, des moments qui peuvent connaître des risques de tensions sociales dues à l’accès à l’information et le traitement réservé à cette information par les professionnels des médias. « Pour les médias, il s’agit de travailler dans le respect de l’éthique et de la déontologie, et d’être les voix et les plumes qui unissent le peuple, consolident les acquis démocratiques et agissent dans le respect de la diversité culturelle…La protection des journalistes et du journalisme indépendant ne concerne pas seulement les journalistes. C’est l’affaire de tous. Le journalisme a un impact sur la vie des gens. Il est essentiel pour les droits de l’Homme », a-t-il conclu.
Pour sa part, le secrétaire général du ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alkaïdy Touré, a signalé que les journalistes doivent travailler dans le respect de l’éthique et de la déontologie, car, dit-il, les abus conduisent à des impasses. Avant d’ajouter que l’Etat doit favoriser, dans la mesure du possible, l’exercice du métier de journaliste. Ainsi, durant son exposé, le conférencier Mahamane Hamèye Cissé a souhaité que la liberté de la presse et l’indépendance du journaliste soient une réalité au Mali.