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Droits de l’Homme : Le Mali est-il victime d’un concept à géométrie variable ?
Publié le jeudi 4 mai 2023  |  Le Matin
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© Autre presse par DR
Visite du ministre de la Justice au Centre d`appel juridique
Bamako, le 19 avril 2022. Le Ministre de la Justice et des Droits de l`Homme, Garde des Sceaux, M. Mahamadou Kassogué s`est rendu au Centre d`appel juridique dénommé Hakew Kunafoni, pour s`assurer de son bon fonctionnement.
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«Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir», écrivait Jean de la Fontaine dans «Les animaux malade de la peste». Le concept des droits de l’Homme est manifestement malmené par les pays dits puissants ou les puissances occidentales. Les Etats dit petits passent à la trappe obligatoirement et finissent par être malmenés au nom du «droit de l’homisme» !

Le rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali égrène chaque trimestre une liste d’allégations de violations des droits de l’Homme au Mali. Dans la même foulée, le Bureau de la démocratie, des droits de l’Homme et du travail du Département d’Etat des Etats-Unis d’Amériques a publié un rapport annuel 2022 sur les pratiques des droits de l’Homme au Mali. En mars dernier, l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’Homme dans notre pays a également présenté son rapport devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies lors de sa 52e session ordinaire. Tous ces rapports accusent le Mali et ses Forces armées de présumées violations des droits humains.

En réponse à ces rapports, le gouvernement du Mali (à travers notamment le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale) déplore «une instrumentalisation politique de la question des droits humains au Mali et une approche d’ensemble à charge visant essentiellement à ternir l’image du pays». Il reproche surtout à la communauté internationale et aux organisations de défense des droits de l’Homme «de ne pas tenir compte du contexte de guerre asymétrique que mène le Mali depuis plus d’une décennie, ainsi que sur les énormes efforts faits par le gouvernement dans le cadre de la promotion et la protection des droits de l’Homme sur toute l’étendue du territoire».

Et pour le gouvernement, son engagement ne fait l’objet d’aucune faille lorsqu’il s’agit de poursuivre et punir les auteurs des cas avérés de violation de ces droits. «Nos actions en faveur du respect des droits de l’Homme ne sont entravées que par des contraintes objectives dont la nature complexe du terrorisme auquel mon pays fait face depuis 2012, suite à l’intervention hasardeuse en Libye et liées par exemple à l’absence d’information portée à la connaissance des autorités judiciaires compétentes», a récemment déclaré le ministre Abdoulaye Diop devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Malgré ces contraintes réelles, les poursuites sont systématiquement engagées chaque fois que des allégations crédibles de violations graves des droits de l’homme sont portées à la connaissance de la justice militaire ou des juridictions de l’ordre judiciaire. Au mépris de tout, ceux qui se sont chargés de réglementer la vie des «petits pays» en utilisant les droits de l’Homme comme prétexte, ne veulent rien entendre ni comprendre. Un acharnement est exercé sur le Mali qui doit payer pour son choix de rompre avec la France et de collaborer avec la Russie.

Dans la région du Sahel, notamment au Tchad, une marche pacifique de citoyens n’a-t-elle pas été réprimée dans le sang par les forces de l’ordre de ce pays faisant plus de 60 morts, sans la moindre condamnation des champions des droits de l’Homme ? Et que dire des bavures de l’armée française au Mali à Bounty, au Niger et au Burkina lors du passage d’un convoi de Barkhane ?

Hachi Cissé
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