Depuis quelques jours, l’opinion malienne est divisée sur la présence de la Minusma sur son terroir. Si à Bamako, une partie de la société civile demande le départ de la mission onusienne du Mali, ce n’est pas le cas de certaines régions du nord du pays dont Kidal. En effet, la conférence des organisations de la société civile de Kidal a déclaré son opposition sur le départ de la mission.
Le départ de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali divise les maliens. En effet, dans la capitale malienne et certaines villes du sud du pays, le départ de la Minusma est fortement demandé. Ce qui n’est pas le cas dans les régions du Nord où la présence de la mission est effective. Après Gao et Tombouctou, la conférence des organisations de la société civile de Kidal a aussi déclaré, le lundi 1er mai, son opposition au départ demandé des Casques bleus du territoire malien.
Dans une déclaration rendue publique le 1er mai dernier, la conférence des organisations de la société civile de Kidal a dit non au départ de la mission onusienne au Mali. « Nous, organisations de la société civile de Kidal, déclarons notre opposition à une idée de départ de la mission des nations unies au Mali et considérons que les raisons apportées par certaines organisations pour un départ de cette mission sont insensées et sans fondement », peut-on lire dans la déclaration.
Par ailleurs, la conférence indique, dans sa note, que depuis son arrivée, la Minusma a beaucoup accompagné les populations et les autorités dans les efforts de retour des services sociaux de base. « Elle a aussi soutenu des centaines d’initiatives de vulgarisation de l’accord et d’accompagnement des acteurs pour la stabilité », relate la société civile de Kidal.
En outre, la conférence dit avoir noté plusieurs actes et moyens majeurs d’accompagnement déployés, parmi lesquels, elle a cité : « le soutien aux initiatives locales et nationales de réconciliation par les facilitations des prises des contacts et d’apaisements lors des tensions entre les acteurs ; Soutien aux dialogues intra et intercommunautaires en vue de redynamiser les mécanismes déjà existants ; Renforcement des capacités des acteurs nationaux et locaux dans la compréhension des instruments de paix et de stabilisation ; l’appui aux initiatives de réponses d’urgences à des situations humanitaires auprès des populations meurtries par des décennies d’abandon de l’État et d’insécurités ; Veuille au respect des engagements internationaux des droits de l’homme et du droit international humanitaire par les parties », souligne-t-il.
En plus de cela, la société civile de Kidal a aussi salué l’accompagnement de la mission à tous les services sociaux de base de l’État présents à ce jour dans les domaines de l’Éducation, de la Santé, de l’Hydraulique, de l’Énergie ; de l’Artisanat ; du développement social ; de la Communication, de l’Emploi et la formation professionnelle ; la réalisation des centaines d’infrastructure essentielle aux besoins des populations dans tous les domaines de vie sociale et économique. Selon la conférence, la Minusma a toujours gardé un cadre de concertation régulier avec les organisations de la société civile de Kidal.
Au regard de tous ces éléments, les responsables de la société civile de Kidal ont estimé qu’un départ prématuré de la MINUSMA peut entraîner des conséquences énormes sur le processus de paix en cours et rendra vains les efforts entrepris dans ce sens. « Nous appelons les acteurs politiques et ceux de la société civile à conjuguer leurs efforts pour accompagner la MINUSMA dans sa mission de stabilisation du pays qui demeure aujourd’hui très cruciale pour le retour à une paix durable », déclare la COSC de Kidal.
Prenant acte des dynamiques enclenchées par les faîtières sœurs de Gao, Ménaka, Taoudéni et Tombouctou, la conférence des organisations de la société civile de Kidal, a appelé ses collègues à rester mobilisés pour faire barrage aux idéaux développés par des organisations en méconnaissance du contexte actuel. « Enfin, nous demeurons convaincus, en l’état actuel de la situation, de son importance et souhaitons que son prochain mandat soit renouvelé et renforcé au bénéfice des populations », a conclu la conférence.