Les organisations de la société civile du nord du Mali sont déterminées à dire leur mot dans le maintien ou non de la Minusma
Le mouvement Yèrèwolo Débout a organisé un grand meeting vendredi dernier (28 avril 2023) au palais de la culture Amadou Hampâté Bâ pour exiger le départ de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Une exigence que ses responsables ont justifiée par le fait que la mission est au Mali depuis plusieurs années «sans résultat positif dans le processus de la paix».
«La Minusma n’est plus crédible car sa présence institutionnalise et légalise la guerre», a estimé Siriki Kouyaté, un porte-parole du mouvement Yèrèwolo. Quant à Jeamille Bittar, porte-parole du M5-Rfp, il a indiqué que la mission onusienne est «venue pour nous aider et cette aide nous n’en voulons plus car elle n’est pas adaptée au besoin de la population». Et de poursuivre, «à travers le monde, les missions onusiennes ont montré leurs limites, notamment au Mali».
Et pourtant, dans le septentrion, c’est un autre son de cloche. En effet, dans les régions du nord, des organisations de la société civile sont favorables au renouvellement du mandat de la mission onusienne dans notre pays. Et elles leur ont manifesté leur soutien à Tombouctou et Gao le week-end dernier.
«Ce n’est pas parce qu’un mouvement à Bamako veut le départ de la Minusma que nous allons le suivre», a ainsi déclaré M. Yacouba Oumar, un responsable de la société civile de la Cité des Askia. Pour les organisateurs de la riposte à Gao, «un retrait précipité de la Minusma risquerait d’entraîner des conséquences très profondes pour les communautés». C’est pourquoi ils encouragent «les autorités à poursuivre le dialogue avec les Nations unies pour un retour définitif de la paix».
A travers un meeting, les populations de Tombouctou et Taoudénit, dans leur diversité, ont réaffirmé leur soutien au maintien de la Minusma au Mali et se sont désolidarisées de ceux qui demandent le départ de la mission onusienne à Bamako. A noter que, même si les populations continuent à faire plus que jamais preuve de résilience, la Cité des Askia ne s’est pas totalement remise (sur le plan socioéconomique) du retrait de l’Opération Barkhane !