Construite pour recevoir 400 pensionnaires, la Maison centrale d’Arrêt de Bamako regorge actuellement de 3590 prisonniers. La situation a attiré l’attention de la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) qui s’est rendue dans le lieu à l’occasion de la Journée africaine de la détention provisoire.
Une équipe de la CNDH avec en sa tête, son président, Aguibou Bouaré, a effectué une visite à la Maison centrale d’arrêt de Bamako (MCA). Cela à l’occasion de la Journée africaine de la détention provisoire. L’objectif de cette visite était de s’entretenir avec l’administration de la maison carcérale de Bamako sur les conditions de détention des coupables et des présumés coupables.
Au cours de cette visite, la Commission nationale des Droits de l’Homme a surtout été surprise par le nombre de détenus qui séjournent actuellement à la MCA. Alors qu’elle est construite pour seulement 400 pensionnaires, l’espace carcéral se trouve, de nos jours, avec un chiffre record de 3590 détenus dont 2910 en détention préventive. Une situation choquante pour les défenseurs des droits de l’homme qui n’ont pas manqué d’alerter la situation sur place.
Sidéré, le président Aguibou Bouaré estime que cette situation est plus qu’inquiétante. « C’est une situation qui nous préoccupe bien évidemment », a-t-il lancé. Selon président de la CNDH, sur les 3590 détenues, près de 3000 personnes sont dans une situation de détention provisoire. « Ce qui est vraiment un drame dans État de droit, dans un pays de démocratie », a-t-il déploré.
Pire, la Commission nationale des Droits de l’Homme a relevé des cas de détentions arbitraires, des situations de dépassement des délais légaux de détention et autres abus dont les citoyens sont victimes. « Plus de 80% des pensionnaires attendent d’être fixés sur leur sort », a expliqué la CNDH.
Ainsi, le président de la CNDH, a appelé au bon sens des juges dans le décernement des mandats de dépôt car dira-t-il, selon le code pénal, dans le principe de la liberté, la détention est l’exception.
Il faut rappeler que c’est la sixième fois que cette journée qui s’inscrit en droite ligne de la Déclaration de Yaoundé adoptée le 23 Octobre 2015, est commémorée. Quant à la CNDH, elle en est à sa quatrième édition.