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Les Amazighs interpellent Paris, accusent l’Algérie et alertent sur le Mali
Publié le jeudi 4 mai 2023  |  Afriksoir
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L’opportunité du 30ème anniversaire de la journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, a été saisie par les Amazighs pour partager leurs griefs. L’Assemblée Mondiale Amazighe a interpellé la diplomatie française sur les agissements de France 24, des généraux algériens, non sans alerter sur la poudrière que représente le Mali.

Le Maghreb n’a jamais été arabe
Dans un courrier adressé à la cheffe de la diplomatie française, Catherine Calonna, Rachid Raha relève avoir « aimablement » sollicité Marie-Christine Saragosse, PDG de Groupe France Médias Monde, afin de mettre fin à l’utilisation de la dénomination du « Maghreb arabe » des chaînes de France24 en arabe. Le président de l’AMA (Assemblée Mondiale Amazighe) insiste que « le Maghreb n’a jamais été arabe, et il ne le sera plus jamais à l’avenir ».


A France 24, l’Assemblée reproche, entre autres, de souvent couvrir « des actualités d’un mouvement séparatiste artificielle dit « arabe », qu’est le Polisario ». Dans le même temps, Rachid Raha relève que le média n’évoque pas le cas du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) « qui manifeste par milliers dans les rues de votre capitale qu’est la ville Paris », encore moins le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad.

Appellation discriminatoire de « Maghreb Arabe »
Il est dès lors demandé à la chaîne française de respecter « l’identité historique de toute l’Afrique du Nord, et qui ne pourrait être qu’Amazigh, en rectifiant l’appellation discriminatoire de « Maghreb Arabe ». Pour l’Assemblée, l’usage des terminologies à connotation idéologique, ne fait que « blesser profondément les sentiments, la sensibilité, l’identité et la fierté des millions de citoyennes et citoyens originaires du continent africain, et celles et ceux de vos propres compatriotes d’origine nord-africaine ».

Rappelant que « la majorité écrasante de plus de 5 millions de musulmans que compte l’Hexagone est d’origine amazighe », l’AMA juge plus correct d’utiliser « Afrique du Nord », « Tamazgha », ou encore « Grand Maghreb ». Dans la correspondance, M. Raha déplore qu’aucune suite n’ait été donnée à la « légitime requête sur le grand préjudice non résolue impliquant immanquablement la responsabilité de la République française, à côté de la monarchie espagnole, dans l’utilisation des armes chimiques contre les populations civiles du Grand Rif marocain pendant la Guerre du Rif de 1921-1927 ».

Rappel à l’ordre des généraux algériens
Par ailleurs, l’AMA rappelle avoir demandé au Président français Emmanuel Macron de « rappeler à l’ordre les généraux algériens, qui, non seulement s’efforcent à entraver l’union des pays d’Afrique du Nord, sinon alimentent une éternelle guerre contre son voisin, le Maroc, à travers le financement et l’encadrement des mercenaires de Polisario ».

L’AMA va plus loin pointant du doigt Paris qu’elle accuse de « blanchir » les « criminels généraux » algériens. Non sans conseiller la France de « rappeler à l’ordre ces officiers algériens qui se croient impunis et intouchables. Au lieu de les amadouer ». Si, bien entendu, le gouvernement français « voudrait vraiment aider l’Algérie et son peuple ».

Le Mali, un probable « nouvel Afghanistan » ?
Parlant du Mali, l’AMA alerte que ce pays ouest-africain est « sur le point de tomber aux mains de Daech », parlant d’un probable nouvel Afghanistan qui s’installe, désormais, aux portes de l’Europe. Une menace pour les États d’Afrique du Nord et de l’Union Européenne. Alertant sur une éventuelle attaque des militaires maliens contre les Touaregs de MNLA pour conquérir la ville de Kidal, le président de l’Assemblée Mondiale Amazighe prédit une guerre frontale fratricide qui pourrait déboucher sur l’accaparement par Daech de Bamako. Ce que l’AMA considérera comme un échec de la politique de Macron qui a fait de la lutte contre le terrorisme une priorité.


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