Dans une interview à bâtons rompus, le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), M. Baidy Dramé, explique l’état de santé de son organisation, son lien avec les autorités de la transition malienne en passant par la vie de nombreuses associations qu’il dirige pour le bonheur des Maliens établis à l’extérieur et les affaires judiciaires. Lisez plutôt !
Le Tjikan : M. le Président, vous avez plusieurs casquettes au sein des associations maliennes et africaines de France : vice-président de la Nouvelle Afrique, vice-président d’Africa diaspora 21, référent du Haut-Commissariat des diasporas africaines de France pour l’Afrique subsaharienne, coordinateur général du Collectif pour la régularisation des sans-papiers et enfin Président du CSDM. Quels sont leurs objectifs ?
Baidy Dramé : Chaque association a sa particularité. Les objectifs ne sont pas souvent les mêmes. Le Mali est la deuxième diaspora en France après l’Algérie. Ce qui explique la sollicitation des faitières africaines de France vers la communauté malienne. Par rapport aux trois structures africaines de France citées, il est impératif de songer à une fusion des fédérations africaines pour parler d’une seule voix face à l’Europe, notamment comment l’Union européenne négocie avec le Sénégal ou la Gambie sur le volet migratoire sans les autres pays du Sahel. Il faut que les Africains acceptent de se parler pour une gestion concertée du volet migratoire en Europe en donnant une réponse commune à l’Union européenne. Le collectif pour la régularisation des sans-papiers est un combat à part. Il regroupe entre autres la Confédération Générale des Maliens de l’Extérieur (COGEMEX), la Coordination Générale des Maliens d’Île de France, le Conseil de Base des Maliens de France (CBMF), le Haut Conseil des Maliens de France (HCMF), l’Association de la jeunesse Franco-Malienne (AJFM), l’ONG Médecins Acteurs de Santé (MAS) et le Mouvement des Femmes de la Diaspora Malienne de France (MFDMF).
Le TJIKAN : Cela fait bientôt deux ans que vous êtes à la tête du CSDM, quel est l’état de santé de votre bureau, 23 mois après votre élection ?
Baidy Dramé : Effectivement notre bureau a été mis en place le 29 mai 2021 en présence de quarante-cinq pays présents à l’issue d’un congrès extraordinaire de renouvellement statutaire, tenu au Mémorial du Président Modibo Keita à Bamako. Après la mise en place du bureau au Mali, nous avons engagé une bataille juridique devant les tribunaux Maliens. C’est ainsi que le bureau national, légal, légitime, représentatif de la diaspora, m’a demandé de porter plainte devant le service administratif de la Cour suprême de Bamako pour annuler un faux récépissé modificatif de notre adversaire. J’ai reçu une correspondance de l’actuel ministre de l’Administration territoriale qui nous réconforte dans notre combat. Dans ce courrier ministériel, il est mentionné qu’en République du Mali, la loi numéro 04-038 du 5 août 2004 relative aux associations interdit toute modification d’un récépissé associatif, le récépissé déclaratif est valable jusqu’à la dissolution de l’association et ce récépissé déclaratif est à ma possession. Il est au nom du Président fondateur du CSDM, M. Mahamane Hamidou Touré, paix à son âme. Ce n’est pas facile pour une association qui a un mandat de cinq ans devant les tribunaux à présent. Néanmoins dans le cadre de nos activités, le CSDM-France a organisé un cadre d’échanges pour une sortie de crise entre la France et le Mali à Paris en janvier dernier après des rencontres avec l’ambassade du Mali en France, la délégation permanente du Mali à l’Unesco, le Consulat Général du Mali à Bagnolet et le ministère Français de l’Europe et des Affaires Étrangères.
Le TJIKAN : pensez-vous que ce cadre d’échanges pour une sortie de crise entre la France et le Mali aura des résultats positifs ?
Baidy Dramé : Nous continuons le dialogue entre notre pays d’origine et notre pays d’accueil dans l’intérêt de tous, particulièrement ceux qui vivent en France. Notre souhait est que les deux pays gardent les meilleurs rapports. Il y a deux mois, suite à la brouille entre la France et le Mali, un de nos partenaires stratégiques en France, Electriciens Sans Frontières (ESF), a gelé un projet d’électrification solaire qui concerne 15 villages maliens, d’un montant total de 750.000.000 FCFA, suite à la décision du gouvernement de Transition d’interdire toute aide venant de la France, y compris humanitaire. Cela, suite à la suspension de l’aide publique française au développement au Mali. Ce cadre d’échanges a permis la mise en place d’une commission de bons offices du CSDM-France composée d’autres entités de la diaspora africaine de France et d’un membre des cités unies. Elle se rendra au Mali début juin pour rencontrer les autorités de la transition malienne.
Le TJIKAN : Votre mot de la fin ?
Baidy Dramé : j’informe les démembrements CSDM des cinq continents que la bataille juridique prendra fin bientôt, sachant que la loi malienne nous donne raison à 100%, sans aucun doute. Le récépissé n’est pas modifiable en République du Mali, source ministère de l’Administration territoriale du Mali. La famille CSDM des 45 pays se retrouvera à Bamako en juin 2023 pour une conférence internationale sur la migration.