A peine installé dans son fauteuil de président démocratiquement élu, Ibrahim Boubakar Kéita alias IBK fait face depuis lundi à un mouvement d’humeur de soldats du camp militaire de Kati. Il s’agit d’une révolte de militaires mécontents de n’avoir pas reçu de promotion à l’instar du général Amadou Aya Sanogo et ses proches.
Le Capitaine Amadou Haya Sanogo face à la presse le 18 septembre 2012 (photo indépendant)
Le Capitaine Amadou Haya Sanogo face à la presse le 18 septembre 2012 (photo indépendant)
Comme on pouvait s’y attendre, la colère suscitée par les promotions arbitraires orchestrée ces derniers temps, a fini par accoucher d’une mutinerie contre le Général Sanogo. Compte tenu de l’ampleur de l’injustice, certains observateurs se demandent comment IBK a-t-il signé un tel document sans la moindre enquête ? Est-ce en guise de récompense du soutien de la junte ? A-t-il été piégé par le général Sanogo ?
Si les mêmes causes produisent les mêmes effets, ce soulèvement est loin d’être une surprise pour toute personne éprise de justice. Depuis son irruption depuis le 22 mars 2012, dans la cour de l’histoire, le Général Amadou Aya Sanogo s’est illustré par un discours en déphasage de ses faits et gestes. Au fil des jours, le culte de la personnalité et une promotion clanique a pris le dessus. Le mérite n’est plus le critère de promotion. Seul un poste ministériel et au sein de l’Etat major d’un proche donne droit à une promotion à titre exceptionnel, pendant que les hommes sur le terrain sont jetés comme des papiers toilettes. Cette injustice aurait pu passer inaperçu si elle n’avait pas touché certains proche du chef de la junte.
Le cas du colonel Mamadou Sissoko dit Samarek en est une parfaite illustration. En effet, cet homme de terrain dépêché sur le théâtre des opérations depuis janvier 2012 en sa qualité de commandant de la base 101 de Senou, il a galéré sur le terrain tout comme Didier, Gamou et Ould Meidou. Même malade, il n’a pas voulu quitter ses hommes jusqu’à la prise de Gao. Sorti indemne d’un accident d’avion contrairement à Malamine Sangaré et compagnons, il a pris part à toutes les missions avec les MI-24. Malgré ce sacrifice au-dessus de la moyenne qui a permis aux forces terrestres dirigées Didier, Gamou et Oul Meidou d’accomplir leur mission, contrairement à ces 3 cités qui ont été promus au grade de général à titre exceptionnel, le colonel Sissoko a été mis sur le liste des partants à la retraite pour décembre prochain avec son pauvre grade de colonel. Où est la justice ? Même sa maladie qui s’est aggravée après son retour sur le front n’a pas dissuadé la hiérarchie militaire à rendre à César ce qui est à César. Plus grave, selon les sources bien introduite, le nom du colonel qui figurait sur la liste des promus, aurait été enlevé à la dernière minute au profit d’un bureaucrate. Quelle injustice !
A suivre !