PolitiqueRéférendum constitutionnel du 18 juin pour relancer le processus électoral au Mali : Entre la bonne foi d’Assimi et la menace du putsch religieux
Après l’opérationnalisation du découpage électoral, la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), et le lancement de l’enregistrement à la carte BIOMÉTRIQUE, le président de la Transition le Colonel Assimi Goïta vient de convoquer le collège électoral pour valider la nouvelle loi fondamentale, relais vers les élections et le retour à une vie constitutionnelle normale. En ouvrant la voie vers les élections, les autorités maliennes prouvent leur bonne foi en vue des élections présidentielles prévues le 4 février 2024, une initiative saluée à juste titre par les partis politiques, la CEDEAO et la communauté internationale. Sauf que certains imams entendent fomenter un coup d’État religieux arguant un retrait absolu de la laïcité dans la nouvelle Constitution enfreignant ainsi notre désir de vivre ensemble…
Le décret N°2023-0276/PT-RM portant convocation du collège électoral, lu, vendredi par le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, et porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Idrissa Maïga, est nette, précise et sans bavure. Il a pour objet d’appeler les Maliens aux urnes pour l’adoption de la nouvelle Constitution, le 18 juin prochain.
Pour rappel, le 18 juin est la date révisée du 19 mars date initialement prévue pour accueillir le Référendum. Mais il faut savoir que le président de la Transition ne voulait pas aller aux élections dans la précipitation. Dans son agenda, il fallait prendre attache avec les autorités traditionnelles, les religieux et les autres couches socio-professionnelles pour la cohésion sociale. Il s’agissait aussi d’organiser des assises sociales avec les autorités locales déconcentrées et décentralisées. Il fallait aussi rendre fluide le découpage administratif et installer l’AIGE dans les différents démembrements au niveau régional. La démarche était rationnelle et loin d’être rédhibitoire. En tout cas, il y a un signe de respect du calendrier électoral, que certains, dans son propre entourage, considéraient comme irréalisable. Honnêtement, il y a de quoi se réjouir et faire confiance au président de la Transition.
Pendant que le processus électoral est en train d’être lancé, un groupuscule d’individus imbibés dans la Charia tente d’imposer à notre pays une loi islamique au nom de la Religion. Ce groupuscule demande le retrait pur et simple de la laïcité de la nouvelle Constitution. Ce groupuscule aurait pu dire qu’il veut une république islamique au Mali, un frein pourtant à notre vivre ensemble. Disons-le sincèrement.
Aujourd’hui, au Mali, il faut dissocier l’islam ou la religion de la politique. Quand un imam oublie son rôle d’éducation religieuse et trouve un penchant politique pour occuper des fonctions régaliennes, la république est menacée. Puis, il y a des musulmans qui manquent de tolérance. Leur comportement tranche avec les fondements même de l’islam prônés par Mahomet (Paix et salut soit sur lui), à savoir la communion, la paix, l’acception de l’autre. Le libre choix de sa religion ne fait pas de l’autre un anti-malien. Sachons raison garder.