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Derrière l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois au Mali, les manœuvres et les ratés des autorités françaises
Publié le mardi 16 mai 2023  |  Le monde.fr
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© AFP par MICHELE CATTANI
Le journaliste français Olivier Dubois pris en photo le 14 septembre 2020 à Nioro au Mali.
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Une enquête conjointe de plusieurs médias, dont « Le Monde », révèle que les militaires de l’opération « Barkhane » ont utilisé le journaliste à son insu pour tenter de localiser un chef djihadiste, sans empêcher son enlèvement.



L’affaire est compromettante pour l’Etat français. Par mesure de sécurité, elle n’a pas été révélée tant qu’Olivier Dubois était otage d’Al-Qaida au Sahel. Une fois le journaliste français libéré, le 20 mars, après 711 jours de captivité, Le Monde, Libération, Radio France internationale (RFI) et TV5Monde ont décidé de révéler les fruits d’une enquête conjointe d’un an et demi. Elle montre que les militaires de l’opération antiterroriste française « Barkhane » ont été informés de son projet de rencontrer un chef djihadiste. Dans un premier temps, ils ont tenté d’utiliser le travail du reporter pour localiser cet émir d’Al-Qaida au Sahel. Puis, jugeant le rendez-vous trop risqué, ils ont renoncé in extremis à l’opération. Mais ils n’ont pas déployé les moyens adaptés pour empêcher l’enlèvement d’Olivier Dubois à Gao, dans le nord-est du Mali, au printemps 2021.


Le 8 avril 2021, Olivier Dubois, pigiste pour Libération, Le Point Afrique et Jeune Afrique, installé à Bamako en 2015, se rend à Gao pour interviewer Abdallah – ou Abdoulaye – Ag Albakaye, un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), la filiale d’Al-Qaida au Sahel. Le reporter, âgé de 48 ans, pense avoir planifié cet entretien dans la plus grande discrétion. Il est en réalité suivi depuis des mois par l’armée française, comme le démontrent les quelque 180 pages de documents judiciaires français et maliens que nous avons pu consulter.

Pour préparer son reportage, Olivier Dubois travaille avec un fixeur, un jeune Touareg que nous appellerons Kader pour protéger son anonymat. Depuis plusieurs
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