Bien classé au hit-parade des dérapages financiers pour « le paiement indu d’indemnités, de carburant, la non-comptabilisation de recettes » selon les termes utilisés dans un document du Bureau de Vérificateur Général.
Votre journal a pu consulter le rapport de vérification qui a décortiqué les irrégularités administratives et financières de 2017 à 2021 et qui confirme les doutes émises par le citoyen lambda sur l’utilisation correcte des fonds alloués à l’entretien routier. La radiographie des dépenses de fonctionnement et d’investissement, la collecte de recettes, les transferts et réceptions de fonds, les opérations d’enregistrement et la mise en œuvre des conventions de financement laisse apparaitre une culture « de paiement indu d’indemnités au Délégué du contrôle financier auprès de l’Autorité routière pour un montant de 10. 650.000 FCFA, de carburant aux membres du Conseil d’administration pour un montant de 24.634.900 FCFA, de non-comptabilisation des recettes des potes de péage pour un montant de 37.391.900 FCFA, le non-recouvrement des recettes issues des pénalités de surcharge pour un montant de 151.372.620 FCFA, le non-recouvrement par l’AGEROUTE à l’Autorité Routière du reliquat après la clôture du programme 11ème FED (NDLR : Fonds européen de développement) pour un montant de 288.465.618 FCFA, la non-retenue des pénalités de retard sur les marchés d’entretien des bacs pour un montant de 14.956.725 FCFA, le non-reversement des recettes issues de la délivrance des cartes de riverains pour un montant de 1.123.000 FCF, au paiement de dépenses inéligibles sur le fonds d’entretien routier pour un montant de 18.937.186 F CFA et au paiement d’indemnités indues à des agents dans le cadre de la gestion des travaux à haute intensité de main d’œuvre pour un montant de 104.000.000 FCFA.»
En somme, face aux dépenses incontrôlées, l’Autorité routière a aligné les recettes non encaissées. Ces carences ont entraîné un trou financier de 1,735 milliard de F CFA et sont dénoncées au président de la Section des comptes de la Cour suprême et au procureur de la République près le Tribunal de la Commune III du district de Bamako, chargé du pôle économique et financier.
Le défaut d’une mise à jour et de validation de manuel de procédure administrative et financière, d’élaboration et d’approbation d’un règlement intérieur joint au non-respect des dispositions relatives à l’ouverture des comptes bancaires, à la non –institution d’une régie d’avances, au non-respect des procédures de sortie des matières, aux défaillances constatées dans l’archivage des souches des carnets de tickets et la non-observation des limites de prérogatives en matières de passation des marchés, entre autres, trouvent leur illustration dans la gestion aventurée de l’Autorité routière.