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8 ans après la signature de l’accord d’Alger: En dépit du statuquo…
Publié le vendredi 19 mai 2023  |  L'Observatoire
Cérémonie
© aBamako.com par DR
Cérémonie de signature de l`accord de paix au Mali.
Bamako, le 20 juin 2015 au CICB. La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé à Bamako l’accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale.
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Huit ans après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, en dépit du statuquo qu’on peut constater, il y a des avancées enregistrées.

En quête de paix, le Gouvernement opté pour un accord. En effet, 15 mai 2015-15 mai 2023, cela fait huit ans que l’accord pour la paix et la réconciliation a été signé par le gouvernement et certains groupes armés qui avaient pris les armes. Que d’eau a coulé sous le pont. On peut dire que ce huitième anniversaire intervient alors que l’application de l’Accord piétine à certains niveaux. Des blocages, il y en avait sous nos tropiques. Cependant, on note néanmoins des avancées notoires.

Le déplacement du ministre Chargé de l’application de l’accord, le colonel Ismaël Wagué, à Kidal le vendredi mai 2023 avait pour but de renouer le contact avec les parties signataires de l’Accord de paix. Mieux, ce geste vise également à baliser le terrain vers la tenue du référendum du 18 juin prochain dans toutes les régions du Mali.

A Kidal, le Colonel major Wagué a déclaré que sa présence a pour but de rendre visite à ‘’tous les représentants des mouvements signataires de l’Accord’’. A l’en croire, cette rencontre était extrêmement importante. Ainsi, il dira que le gouvernement « est dans l’Accord et il qu’il fera tout pour que, dans le cadre de l’Accord, chacun puisse être épanoui et qu’on puisse atteindre les objectifs ».

Plus loin, le ministre Wagué a fait cette confidence : « C’est un symbole fort que je sois là aujourd’hui pour vous montrer que quelles que soient les difficultés que nous traversons, nous sommes conscients que nous devons être ensemble, que nous devons nous donner la main pour qu’on puisse aller vers la paix, le développement, la sécurité au bénéfice de nos populations ».

Somme toute, le ministre a mis en avant l’objectif commun qui consiste à lutter efficacement contre l’ennemi, à savoir le terrorisme et l’insécurité. Cette visite donne espoir d’une possible relance du processus de paix dont la machine était grippée pars des incompréhensions entres les parties maliennes.

Des avancées

Toutefois, des faits positifs ont découlé de l’accord notamment sur le plan politico-militaire. En effet, à la suite d’âpres discussions, les partis ont paraphé un accord. Ce qui a permis l’arrêt des hostilités entre les parties signataires mais qui a aussi rendu possible la mise en place des autorités intérimaires dans les régions de Tombouctou, Kidal, Gao et Menaka.

En outre, des cellules régionales de réconciliation et les comités techniques de sécurité ont également été créés. Au niveau du pilier défense et sécurité de l’accord pour la paix, on peut citer la planification et l’intégration de 26.000 ex-combattants des groupes signataires au sein de l’armée et des services de l’État.

Autres avancées, on peut retenir la délocalisation des rencontres du CSA et l’intégration des femmes dans ce comité. La nomination de certains cadres des groupes armés au sein du gouvernement et du Conseil National de transition reste aussi des points importants. La prise en compte dans le projet de constitution de la valorisation des cadis et la création du Sénat constitue aussi une avancée.

Blocages

Malgré ces avancées citées plus haut, un manque de confiance entre les parties signataires reste toujours. Une situation qui s’expliquerait par les blocages à certains points du processus comme celui du Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR).

Cependant, une issue favorable reste possible selon le politologue Pierre Claver Bakoroba Traoré, enseignant-chercheur à l’université de Bamako, interrogé par notre confrère du studio Tamani. Mais, estime-t-il qu’il faudra un dialogue direct entre le gouvernement et les groupes signataires de l’accord pour débloquer le processus.

L’option d’une relecture de l’Accord pourra être le déclic : « Chaque partie devrait revoir sa position afin de trouver un compromis sur l’interprétation et la mise en œuvre de l’accord. L'accord a été signé en bonne et due forme, et même en deux phases, cela veut dire que les clauses de cet accord nous engagent. Il y a même un article dans l'accord qui permet de revoir les termes de son contenu mais de commun accord entre les différentes parties ».

Pour rapprocher les deux parties, il a estimé que l’accord a déjà apporté des précisions à ce niveau. « Il est écrit que si nous ne sommes pas d'accord avec certains aspects, il est bon qu'on s'asseye à la table des négociations et qu'on voit ce qu'on amender. Donc, il faudrait qu'il ait un peu plus de réalisme du côté du gouvernement malien, en ce moment, on pourra rassurer nos partenaires mais aussi nos compatriotes du nord que nous sommes engagés pour changer quelque chose car cet accord engage l'Etat du Mali », a conclu le politologue Pierre Claver Bakoroba Traoré.

Ahmadou Sékou Kanta

Source : L'Observatoire
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