De retour au Mali, après avoir écourté sa visite en France, le Président malien, Ibrahima Boubacar Keita, a tapé du poing sur la table. Il lève le ton contre les troublions dans l’armée et responsables de violences dans le nord-Mali. L’objectif du chef de l’Etat est de remettre de l’ordre dans son pays, avant que la situation ne dégénère.
Ibrahima Boubacar Keita a voulu montrer qu’il n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Il n’a pas apprécié son retour forcé dans son pays, alors qu’il était en France. Un retour nécessaire pour remettre de l’ordre dans son pays, où ces derniers jours les violences dans le nord entre soldats maliens et rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) se sont accentuées. Sans compter la fronde des ex-putschistes qui réclament des primes et les mêmes avantages que celui à qui ils ont porté allégeance, le capitaine Amadou Sanogo.
Dans un discours à la Nation, retransmis à la télévision publique mercredi, le Président malien a averti qu’il lutterait fermement contre les troublions au sein de l’armée et ceux qui attisent les violences dans les nord du pays. « Tant que je resterai investi de votre confiance, j’assumerai mes très hautes fonctions, en toute sérénité et avec une inébranlable détermination », a déclaré le chef de l’Etat. Il a également pointé du doigt la cacophonie qui règne au sein de l’armée malienne, rappelant que « la hiérarchie doit prévaloir ! Que les chefs militaires s’assument ! Que la chaîne de commandement se fasse obéir ou qu’elle s’avoue impuissante et ce qui doit être fait le sera. Et ce, sans délai ».
« Les horreurs du passé doivent cesser »
Un message directement adressé au capitaine Amadou Sanogo, auteur du putsch contre Amadou Toumani Touré. Le Président malien en a d’ailleurs profité pour annoncer la dissolution du comité de réforme de l’armée présidé jusqu’en août par Amadou Sanogo, récemment promu général. L’armée malienne n’a pas été la seule à avoir été remise à l’ordre. Ibrahima Boubacar Keita s’est aussi adressé aux rebelles du MNLA qui réclament toujours l’autonomie du nord et qui se sont dernièrement confrontés violemment aux soldats maliens à Kidal, fief des Touaregs. Il a accusé ces derniers de continuer « le chantage, la violence et la violation des accords de Ouagadougou » censés régler la crise qui oppose Bamako à la rébellion.
Le dirigeant malien a toutefois confié que sa main restait toujours « tendue. Laissons de côté la kalachnikov. Je prends à témoin la communauté internationale, l’offre de paix ira de pair avec une volonté farouche de défendre le Mali, l’honneur du Mali, les soldats du Mali, les populations du Mali, toutes ethnies confondues ». Selon lui, « les corps déchiquetés, les maisons effondrées, les mêmes horreurs qui peuplèrent le passé récent, doivent cesser ».