Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

2 ans de la rectification de la transition: La grande déception !
Publié le lundi 22 mai 2023  |  L’Inter de Bamako
Prestation
© aBamako.com par AS
Prestation de serment du président et du vice président de la  transition 
Bamako, le 25 septembre 2020  le président et du vice président de la  transition  ont prêté serment au centre internationale de la conférence de Bamako 
Comment



L’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé. Soutenue par des slogans à dormir débout, des déclarations sans lendemain, des attaques virulentes, la rectification de la transition, qui ne repose sur aucun plan d’action de sortie de crise, s’est essoufflée d’elle-même. À quelques jours du deuxième anniversaire de la prise du pouvoir du Colonel Assimi Goïta, 24 mai, les partisans de la transition ont perdu la voix. L’espoir est déçu à tous les niveaux.
Le temps est le meilleur juge, dit-on. À deux (02) ans seulement de la gestion de la crise multidimensionnelle dont notre pays est confronté depuis 2012, il a rattrapé de plein fouet la rectification de la transition dont les actions de gouvernance ont reposé sur la propagande, la démagogie et le populisme. Et depuis un certain temps, le chef d’orchestre de ce vacarme, en la personne du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, est aphone. Il a certainement appris la leçon qu’on ne dirige pas un pays avec des slogans à dormir débout, des déclarations fallacieuses et fantaisistes et sans lendemain. Et même au sein de tous ceux qui l’ont accompagné dans cette campagne dévastatrice, la désolation se lit sur leur visage. Ils n’ont plus d’arguments pour convaincre les indécis à défendre la rectification.

Annoncé en fanfare, l’éléphant est arrivé avec un pied cassé. «La montagne a accouché d’une souris», disent d’autres. L’espoir d’un Mali nouveau est renvoyé aux calendes grecques, laissant perplexe les Maliens qui avaient donné un quitus au gouvernement de la rectification pour rompre avec les mauvaises pratiques qui avaient travesti notre société depuis l’avènement de la démocratie, en 1992. Cette rupture devait aboutir à la refondation, c’est- à- dire un autre Mali dont le socle serait la justice. Hélas ! Les nouveaux maîtres ne montrent aucune différence dans leur façon de travailler qu’avec les hommes du régime déchu. C’est le même son de cloche: amateurisme, pilotage à vue. Et le résultat de ce tâtonnement ne peut être que du surplace.
Pendant que les Maliens ne savent plus où donner de la tête, le gouvernement de la rectification joue à la diversion. Au lieu de faire face aux problèmes qui ont fait chuter le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) pour donner une lueur d’espoir à ce peuple qui souffle énormément dans sa chair, le gouvernement se donne une autre activité: vulgarisation de la Constitution. Les ministres de la rectification sont tous sur le terrain. Alors qu’on sait que sans la présence du chef, le département est paralysé. Personne ne peut prendre une décision. Pauvre Mali. La rectification n’est que l’ombre d’elle-même. Elle n’a donné aucune satisfaction sur une doléance de la masse populaire.

La crise énergétique, la cherté de la vie, la crise scolaire n’ont trouvé aucune solution, malgré les campagnes propagandistes de la rectification faisant croire qu’un partenaire a offert des carburants, des vivres à notre pays. Pour sauver la rectification, le ministre de l’Énergie, Seydou Lamine Traoré, dans une interview accordée à la télévision nationale, n’a pas su convaincre les Maliens. Les coupures intempestives d’électricité causent d’énormes pertes à nos industries qui battent de l’aile avec la concurrence déloyale. Quant à la vie chère, on ne cherche même de quoi adoucir la souffrance des populations maliennes. Chaque jour que Dieu fait, les prix prennent l’ascenseur, malgré les mesures démagogiques préconisées par le département de l’Industrie et du Commerce. Les consommateurs sont livrés à la merci des commerçants sans foi ni loi.
L’école est abandonnée à elle-même. L’enseignement supérieur est en arrêt de travail depuis le 17 avril. Après un mois sans cours, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche n’a pas encore pris langage avec les syndicats qui ont appelé leurs militants à observer ce mouvement. Face à ce problème, il brandit la menace de retenue sur le salaire des enseignants. Quelle fuite en avant ! Cela n’est pas surprenant de la part de ce département, le gouvernement de la rectification n’a jamais fait face à un problème pour trouver une solution idoine. Il se barricade derrière la situation sécuritaire.

Même les thuriféraires de la rectification sont conscients que les choses n’ont pas bougé à hauteur de souhait. Beaucoup d’entre eux ont baissé les bras parce qu’ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Dès lors, les slogans ne se vendent plus comme des cacahuètes, les discours ne sont plus accueillis par des applaudissements nourris, les meetings ne mobilisent plus. Eux aussi ont appris la leçon qu’un pays ne se dirige pas par la propagande, le populisme, la démagogie, mais par la réflexion et une vision qui manquent cruellement aux hommes de la rectification.
Et la rectification a déçu à tous les niveaux. La balle est dans le camp du colonel Assimi Goïta, président de la transition.
Yoro SOW

Commentaires