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Enjeux, promotion et perspectives de la Construction navale au Mali : Les Professionnels à l’Ecole des Experts internationaux !
Publié le vendredi 26 mai 2023  |  Le pelican
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La salle de Conférence du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) a servi, du mercredi 10 mai au vendredi 12 mai 2023, de cadre pour accueillir le Colloque international sur la Construction navale et le Développement du Transport fluvial au Mali. Lequel a réuni des professionnels du secteur des transports fluviaux, des experts, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des acteurs du secteur privé. La cérémonie était présidée par Dembélé Madina Sissoko, ministre des Transports et des Infrastructures.

L’objectif du Colloque est de permettre aux professionnels, la recherche des voies et moyens pour promouvoir le développement de la construction navale, essentiel pour l’économie malienne. Outre le Directeur Général des Transports, Mamadou Sow, on notait la présence du Secrétaire Général du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable ; des représentants des ministères de la Sécurité et de la Protection civile ainsi que de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique mais aussi de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle ; de l’Adjoint au Maire du District de Bamako ; du représentant du maire de la IV ; des Chefs de service et d’organismes personnalisés des départements ministériels. De nombreux professionnels du secteur de la Construction navale y étaient présents. Ils ont échangé avec des experts internationaux venus de l’Algérie, du Benin, Cameroun Congo-Brazzaville…

Le Mali, pays enclavé du fait de sa continentalité, dispose cependant d’un réseau hydrographique important, qui offre des possibilités insoupçonnées pour le développement de la navigation fluviale et l’essor des échanges économiques, tant à l’intérieur entre les différentes régions du Mali qu’à l’extérieur du pays avec des Etats voisins.

Le Mali est arrosé par les deux plus grands fleuves de l’Afrique de l’Ouest : le Niger et le Sénégal. Le Niger, qui coule au cœur de l’Afrique de l’Ouest, et s’étend sur une partie de l’Afrique centrale, est le troisième plus grand fleuve d’Afrique, après le Nil et le Congo, tant par ses 4 200 km de longueur que par les 2 000 000 km² de superficie de son bassin théorique.

Le fleuve Niger traverse le territoire malien sur une longueur de 1 750 km et son bassin couvre une zone de 570 000 km², soit 46% de la superficie totale du Mali, qui est de 1 241 238 km². L’économie du Mali est fortement liée aux ressources du fleuve Niger et de ses affluents. Alors que la population du Mali vivant dans le bassin est de l’ordre de 14 millions d’habitants, soit plus de 70% de la population totale du pays, estimée à plus de 20 millions.

Le transport fluvial est ainsi vital pour les régions du Nord et du Centre du pays mais essentiel pour l’ensemble du Mali. Il est assuré non seulement par les exploitants privés de la batellerie légère, de fabrication locale, qui dénote l’ingéniosité technique de nos artisans, mais aussi par la société d’Etat, la Compagnie malienne de Navigation (COMANAV), qui accomplit l’activité à titre marchand et en obligation de service public.

Le ministre des Transports et des Infrastructures a rappelé que les exploitants privés et l’entreprise publique rendent d’éminents services à une population nombreuse, qui se déplace allègrement et exerce une activité agropastorale importante sur une vaste zone isolée et très peu desservie par le réseau routier.

La navigation fluviale, un mode de transport durable, écologique et efficace

Mme Dembélé Madina Sissoko a aussi rappelé que la navigation fluviale est un mode de transport durable, écologique et efficace, qui présente de nombreux avantages, notamment dans : la réduction des coûts de transport, l’amélioration de l’accessibilité des régions enclavées. Tant, pendant la saison des pluies, certaines zones géographiques au Mali ne sont accessibles que par la voie fluviale. D’où l’importance du transport fluvial qui a le mérite de décongestionner le transport routier et d’avoir un faible impact environnemental.

Le ministre des Transports et des Infrastructures s’est dit convaincu que la navigation fluviale contribue de manière significative au développement économique du pays. A partir du moment où elle facilite le transport de marchandises et la mobilité des personnes. Elle a notamment souligné que le transport fluvial assure pour l’essentiel le déplacement des personnes et de leurs biens dans le Delta intérieur. Où certains métiers dont : la pêche et l’aquaculture dépendent étroitement du fleuve. « Le transport fluvial permet d’acheminer les produits vers les centres de commercialisation et de stockage, en vue de leur consommation et de leur exportation. Il représente ainsi un cordon entre plusieurs régions du pays », a-t-elle conclu.

Le transport fluvial, dans des conditions de sécurité non satisfaisantes

Toutefois, regrette Mme le ministre, malgré son rôle important dans le désenclavement intérieur et extérieur du pays, le transport fluvial s’effectue dans des conditions de sécurité non satisfaisantes. Son histoire, a rappelé Dembélé Madina, est souvent marquée d’événements tragiques. Comme des accidents mortels et les dégâts matériels consécutifs notamment aux événements dont, entre autres : le naufrage survenu, le 11 octobre 2013, à Koubi, dans la Commune rurale de Konna, Région de Mopti, qui a fait 70 morts et d’importants dégâts matériels ; le chavirement d’une pirogue, le dimanche 26 avril 2014, à Tienfala, Région de Koulikoro, qui a causé la mort de 10 de personnes, des blessés et des dégâts matériels importants ; le naufrage d’une pinasse à Sendégué, région de Mopti, le mercredi 3 septembre 2015, qui a occasionné 27 morts, 2 disparus et des blessés, ainsi que des dégâts matériels significatifs…

A partir de ces événements malheureux ci-dessus évoqués, le Gouvernement de la République du Mali, dira Mme le ministre, a tiré des motifs suffisants pour engager le processus de mise en place d’un code de navigation fluviale, en application de la Politique nationale des Transports, des Infrastructures de transport et du Désenclavement (PNTITD), approuvée par Décret n°2016-0066/P-RM du 15 février 2016.

L’axe stratégique n°7 de la PNTITD porte notamment sur la réglementation du sous-secteur fluvial. Ce processus a abouti à l’adoption de la Loi n°2017-035 du 14 juillet 2017 portant Code de la navigation et des transports sur les voies navigables en République du Mali et du Décret n°2019‐0590/P‐RM du 31 juillet 2019 fixant les règles applicables à la navigation et aux transports sur les voies navigables en République du Mali.

Des textes pour règlementer la navigation fluviale

Pour l’application de ces textes, les projets d’arrêtés introduits dans le circuit d’approbation se rapportent notamment aux domaines ci-après :- les prescriptions techniques de sécurité applicables aux bateaux de transport de marchandises ; – le contrat de transport des voyageurs et marchandises ; – le jaugeage et les marques d’enfoncement ; – les amendes forfaitaires de police de la navigation fluviale ; – l’équipage et la conduite des bateaux ; – l’immatriculation des bâtiments ; – les conditions de délivrance du certificat de navigabilité ; – les règles spécifiques pour le transport de marchandises dangereuses.

« Nous avons l’opportunité aujourd’hui de réfléchir ensemble sur les enjeux, les défis et les perspectives de développement de la navigation fluviale au Mali. Nous pourrons ainsi partager les expériences et les bonnes pratiques pour améliorer les infrastructures et les équipements, renforcer les compétences des personnels, accroître la sécurité et la sûreté de la navigation, protéger l’environnement, faciliter les échanges commerciaux et booster la croissance économique », est convaincue Dembélé Madina Sissoko.

L’importance de la navigation fluviale

Le Gouvernement du Mali, a indiqué Mme le ministre des Transports et des Infrastructures, est conscient de l’importance de la navigation fluviale pour le développement économique et social du pays. En raison de cela, il a entrepris et réalisé des actions concrètes pour promouvoir le développement de ce sous-secteur. D’où des programmes de modernisation et de réhabilitation des ports et des voies navigables, avec le soutien de ses partenaires techniques et financiers, plus précisément celui de la Banque mondiale, à travers le Projet de Réhabilitation économique et environnementale du Fleuve Niger – PREEFN.

D’après elle, l’adoption des textes constituant le code de navigation fluviale, qui ont pour objet d’assurer la sécurité et la sûreté dans le transport fluvial, se rattache aux actions de promotion du sous-secteur. « Je conviens cependant que pour exploiter judicieusement le potentiel de la navigation fluviale au Mali et développer le sous-secteur fluvial, nous devons relever de nombreux défis liés à l’insuffisance des infrastructures et des équipements, au manque de compétences techniques, à la pollution des cours d’eau, aux effets du changement climatique », a-t-elle invité les participants.

Le ministre des Transports, après avoir souligné que la promotion du sous-secteur fluvial est tributaire de la participation active de tous les acteurs, du partage de connaissances et d’expériences, de la mobilisation de ressources financières et techniques significatives, du renforcement de la transparence et de l’amélioration de la qualité de la gouvernance, est convaincue que le développement du secteur du transport fluvial est étroitement lié à celui de la construction navale.

Appel aux investissements pour la modernisation de la Construction navale

La modernisation de la construction navale passe par l’investissement dans des chantiers navals afin de leur permettre de construire des bateaux répondant aux normes de construction et d’introduire de nouveaux matériaux de construction comme la fibre de verre qui diminue la pression sur le bois. Il est impérieux de promouvoir l’investissement sans porter atteinte aux expériences traditionnelles qui peuvent être modernisées et préservées, en tant qu’éléments du patrimoine culturel national.

A cet effet, Dembélé Madina Sissoko, a adressé ses sincères remerciements à la Banque mondiale à travers le PREEFN. Lequel soutient fermement les actions que le Gouvernement mène pour la promotion du transport fluvial. Elle a aussi salué la collaboration des professeurs de l’Eole nationale d’Ingénieurs (ENI-ABT), de l’Institut Pédagogique Universitaire (IPU) et du Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) dans l’organisation dudit colloque.

Le Colloque a été sanctionné par des propositions, suggestions et recommandations transmises au Directeur Général pour les autorités compétentes en vue de leur mise en œuvre. Les constructeurs navals ont vivement remercié les organisateurs pour avoir permis une telle rencontre. Ils et espèrent que ses conclusions vont permettre de booster le sous-secteur de la Construction navale.

Au nom de Madame le ministre des Transports et des Infrastructures, le Directeur général des transports a rassuré les constructeurs navals et les professionnels du transport fluvial. Aussi, il s’est réjoui de la participation en présentiel et en ligne d’éminents experts qui ont éclairé de leurs conseils et avis, la lanterne des participants. Le DG des Transports, toujours au nom de la Cheffe du Département, a félicité les membres du Comité scientifique (pour la qualité de la réflexion engagée) et ceux du Comité d’Organisation du Colloque.

Gaoussou Madani Traoré

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