Suite à la désignation de Wagner comme organisation criminelle transnationale par les États-Unis, plusieurs observateurs avertis s’étaient interrogés à juste titre sur les conséquences de la nouvelle donne pour les pouvoirs qui collaborent avec cette milice privée russe. Une cinglante réponse à leurs questionnements vient de tomber avec cette évolution spectaculaire du côté des pouvoirs américains : la désignation de deux éléments des FAMa comme responsables actifs des crimes supposément commis dans le sillage de l’intervention de l’armée malienne et de ses supplétifs à Moura. Il s’agit notamment du colonel Moustapha Sangaré et du major Lassina Togola, ci-devant commandant du 33eme régiment des Commandos Parachutistes lors des événements de Moura et chef d’un bataillon autonome des Forces spéciales du Mali. Les deux sont soupçonnés d’avoir agi avec l’encadrement d’éléments de Wagner dont le chef au Mali est l’objet de sanctions pour d’autres présomptions : le trafic d’armements destinés aux éléments de son organisation sur le théâtre ukrainien depuis Bamako. Ces sanctions interviennent une semaine après que le bureau d’information de Washington, dans une dépêche largement diffusée, préviennent que les radars de la Maison Blanche sont braqués sur le Mali pour les soupçons de transit par Bamako d’armements de la milice privée de Prigogine considérée comme une organisation terroriste par la quasi totalité des pays occidentaux.