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Referendum du 18 juin 2023 : Et si les partis politiques ont raté l’occasion de pour de bon !se taire
Publié le mercredi 7 juin 2023  |  Arc en Ciel
Conférence
© aBamako.com par MS
Conférence de presse du cadre d`échange des partis et regroupements de partis politiques
Bamako, le 11 décembre 2021 le cadre d`échange des partis et regroupements de partis politiques a tenu à la maison des aînés une conférence de presse
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Des leaders du regroupement de partis (photo archives)
Pendant combien de temps, le Mali va continuer à être victime de la politique « politicienne » ? Cette question mérite d’être posée, parce que de nombreux partis politiques qui ont passé des mois à se dresser contre le processus d’adoption d’une nouvelle constitution sont aujourd’hui, alignés dans des rangs serrés pour appeler, pour certains d’entre eux, des militants chimériques, à voter « OUI » lors du vote du 18 juin 2023. Sont-t-ils vraiment sérieux ? Ou, ont-t-ils simplement décidé de renouer avec leurs pratiques d’une autre époque et qui ont poussé le pays dans les précipices ? Pourquoi, un parti qui sait qu’il n’a rien fait pour avoir des militants, se permet d’inviter des militants imaginaires à voter massivement pour le « OUI » ?

Décidément. Certains hommes politiques maliens ont du talent. Si non comment comprendre leur volte-face, du jour au lendemain, dans cette initiative des autorités de la Transition de doter le Mali d’une nouvelle constitution. Hier, sur la place publique. Devant Dieu et les hommes. Ils ont développement des arguments pour dire au peuple malien les raisons de leur opposition à cette initiative présentée par la Transition comme le socle de la refondation de l’Etat du Mali. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes personnes qui ont décidé de donner de la voix pour convaincre les maliens à sortir massivement pour voter « OUI ». Entre temps, qu’est ce qui a pu se passer pour motiver ce changement brusque, qu’on pourrait qualifier de virage à 360 degré ? Certains d’entre eux, sachant pertinemment qu’ils n’auront jamais la chance de compter même leur épouse parmi leurs militants, tant-t-ils n’en ont pas, toute honte-bue, ont aussi décidé de les appeler à voter massivement pour le « OUI ».

Sous d’autres cieux. Quand on n’est pas d’accord, on dit « NON ». Mais, c’est seulement au Mali, qu’on voit des hommes politiques qui ne sont pas d’accord, dire « OUI ». Avec ce qui nous est donné de constater ces deux jours-là, il y a de fortes raisons de désespérer du Mali. Même s’il est clair que les partis politiques sont créés pour la conquête du pouvoir, de là, à ne pas avoir de parti politique qui veuille s’assumer dans l’opposition, est simplement « démocraticide ». Et, malheureusement, le Mali compte trop de partis politiques « démocraticides ». Et, non des moindres.

Voilà des partis politiques qui ont été accusés, il y a peu de tous les malheurs du Mali contemporain. Certains ont même été vilipendés, au moment où d’autres étaient obligés de rasés les murs à Bamako, dans les capitales régionales, les cercles et communes du pays, en tout cas, pratiquement tous avaient cessé de dresser l’échine. Oui, voilà des partis politiques à qui l’on a rien demandé depuis l’avènement de la Transition, qui du jour au lendemain, s’invitent dans un tohu-bohu indescriptible, sur la place publique à la faveur du référendum du 18 juin 2023, pour appeler des militants qui ne se reconnaissent plus en eux, tant l’abandon en plein vol a été apparent, à voter pour le « OUI ».

Très humblement. Nous pensons que la quasi-majorité des partis politiques du Mali, ont raté une belle occasion de se taire et à jamais. Mais, malheureusement, trop englués dans la politique « politicienne », ils ne pouvaient rater cette aubaine du référendum pour tester une côte de popularité qu’ils ont perdu par manque d’entretien.

Partout dans le pays, comme si la démocratie n’allait plus reprendre son petit-bonhomme de chemin, la quasi-totalité des partis politiques ont décidé de rentrer en hibernation. Quand des pontes n’ont pas décidé de portée des carquois pour se livrer des batailles, souvent fratricides, pour garder le contrôle d’enveloppes vides, tant les militants, très peu convaincus, comme des rats, ont déjà déserté le navire, pour aller grossir les rangs de mouvements qui leurs permettent de conjuguer le verbe manger à la première personne du présent de l’indicatif. Quand on n’est pas d’accord, on dit non. Malheureusement au Mali, le « NON » et le « OUI » ne s’écrivent pas de la même manière, mais se lisent de la même manière : « OUI ».

Les partis politiques et les acteurs politiques maliens doivent se remettre en cause et changer de logiciel. Cette façon de faire n’augure rien de potable pour le Mali.

Heureusement, le peuple malien n’est pas dupe. Il est très observateur. Et, il voit tout et comprend tout. Espérons qu’après la Transition, au moment venu, sa grande majorité s’aura faire le choix entre un projet de société prometteur et un candidat qui va vouloir acheter sa conscience avec des billets de banque souvent frauduleusement soustraits du Trésor public. Si non, ce sera encore bonjour les dégâts : Des militaires viendront encore parachever une instabilité consécutive à l’incapacité des partis politiques ou acteurs politiques à parvenir à un minimum de consensus pour sauver la démocratie au Mali.

Assane Koné
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