Unique maire élue des 68 Communes Mamala, Mme Coulibaly Fatouma Tangara, maire de la commune de Yangasso, a participé à la 8e édition du festival Bèlènitugu, couplée avec la 1ere édition de la semaine Mamala. Dans cette interview, elle revient sur les difficultés auxquelles sa commune est confrontée et appelle les autorités de la transition à investir plus dans l’éducation surtout celle des filles et des femmes qui, selon elle, sont les piliers de la société.
Mali Tribune : Quelles sont les difficultés auxquelles votre commune est confrontée ?
Mme Coulibaly Fatoumata Tangara : Nous sommes confrontés à des problèmes de financements et de leadership. Etant maire et femme c’est souvent difficile surtout avec le manque de compréhension de la décentralisation. Chez nous à Yangasso, les femmes ont beaucoup de difficultés or ce sont elles qui s’occupent des maisons et de l’environnement à travers les petites activités de maraîchage et de reboisement.
L’autre difficulté à laquelle nous faisons face c’est l’inondation. Ce phénomène est l’une des causes de la famine car elle empêche les populations de travailler souvent. Il y a aussi la maladie qui vient avec, ce qui impacte négativement sur le développement économique et accroît la pauvreté.
Mali tribune : Quels sont les grands projets déjà réalisés à Yangasso et ceux en cours ?
Mme C. F. T. : A Yangasso, nous travaillons sur le plan développement local à travers la construction d’école, de forage et de centres multifonctionnels pour faciliter l’accès aux petites activités génératrices de revenus à la population.
Sur le plan promotion féminine, nous sommes sur la bonne voie. En tant que maire et femme, nous faisons tout pour la promotion de la femme dans notre localité en droite ligne avec la Loi 052. Chez moi, les femmes sont impliquées dans tous les projets, du début à la fin. Si nous devons tenir des réunions, elles sont là. Même si nous devons mettre en place des bureaux et autres, elles sont très souvent mises en avant.
Mali tribune : Un message à la population de Yangasso et aux autorités de la transition ?
Mme C. F. T. : Je demande à la population de Yangasso d’être résiliente et de tout mettre en œuvre pour soutenir le développement de notre localité. Nous devons travailler car c’est le travail qui anoblit l’homme. Les jeunes, les femmes et les hommes ; nous devons tous nous impliquer. C’est l’union qui fait la force.
Je demande aux autorités de la transition de tout mettre en œuvre pour promouvoir l’éducation, car c’est la base de tout. Elles doivent aussi aider les femmes à être autonomes. Être autonome veut dire qu’une femme doit être éduquée, soutenue techniquement et financièrement dans ses activités. Pour développer une nation, il faut que la femme soit bien éduquée et impliquée dans les activités mais surtout dans les prises de décisions.