A moins d’un nouveau report, le temps pour Kidal de signer son retour dans la République, les Maliens seront aux urnes le 18 juin prochain. Non pas pour élire un nouveau président ou leur représentant devant siéger à l’hémicycle, mais pour cautionner le basculement du Mali dans une nouvelle République qui ne dit pas son. Avec l’arbitre devenu joueur de champ et le soutien inconditionnel d’une large majorité des formations politiques, sans oublier la confiance aveugle des populations aux cinq colonels, le «Oui» semble bien parti pour l’emporter. Sauf que les conditions d’organisation du scrutin n’est point aussi enviable, à en croire le Parti Yelema de l’ancien PM Moussa Mara qui crie au scandale. En effet, déjà circonspect dans son mot d’ordre de vote laissé à la discrétion de chaque militant, Yelema, dans un autre communiqué en date du 9 juin, fait part de l’effondrement total des espoirs fondés d’espoirs sur la Transition pour améliorer la pratique démocratique au Mali. Selon le contenu dudit communiqué, les camarades de Moussa Mara relèvent de nombreux dysfonctionnements dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel qui travestissent l’esprit de la refondation. Au nombre des griefs égrenés par Dr Youssouf Diawara, le président du parti, figurent le contrôle du processus électoral par l’administration publique en lieu et place de l’AIGE censée jouir d’une indépendance dans la gestion des élections et aux moyens de moult modifications de la loi électorale et à coups d’ordonnances, la désignation de membres par tirage au sort de membres sans expérience de processus électoral formel, etc.
Le parti Yelema dénonce par même occasion l’immixtion des autorités administratives dans la campagne électorale en faveur d’un camp et le recours à des lettres circulaires invitant travailleurs de l’administration publique à se rendre à un meeting. Autant de pratiques qui procèdent d’une violation du principe de neutralité de l’administration, gage d’une élection crédible et transparente sans compter l’opacité autour des documents de votes qu’implique l’utilisation de la carte d’identité, du passeport, de la carte NINA, de la carte consulaire, du permis de conduire et du livret de pension civil militaire ne donnent aucune garantie sur la transparence du processus.
Ces dysfonctionnements risquent de peser lourdement sur l’avenir et le devenir de notre processus démocratique s’ils ne sont pas corrigés, préviennent les compagnons de Moussa Mara tout en rappelant que «la mauvaise gouvernance politique était à l’un des déclencheurs du soulèvement populaire ayant eu raison du régime IBK. Et d’inviter les autorités de la Transition à s’écarter de toutes pratiques qui violent le principe de la bonne gouvernance dont la neutralité de l’administration publique, gage de transparence du processus électoral».
Comme quoi, après 2018, il n’est peut-être pas exclu que le référendum replonge le Mali dans un cycle de constatations et de crises post électorales comparables à celles consécutives aux consultations générales de 2018. En tout cause, le parti Yelema affichent les signaux d’une contestation des résultats qui risque d’affecter durablement à crédibilité du nouveau texte fondamental s’il est voté.