Jeudi 8 juin dernier, les partisans du oui pour la nouvelle constitution ont pris d’assaut le stade du 26 mars. Ils sont membres des partis et associations politiques, membres de la société civile, les mouvements de la jeunesse et les sympathisants du président de la transition, colonel Assimi Goïta, et du président du Conseil national de la transition, colonel Malick Diaw. Leur slogan : « Pour le projet de constitution, pilier de notre Mali Kura, je vote oui au référendum du 18 juin prochain». Ont pris part à ce meeting géant l’ensemble du gouvernement, des membres du CNT et plusieurs cadres du pays.
Selon Mamadou Coulibaly, représentant des partis et mouvements politiques, ce projet de constitution matérialise la volonté manifeste du peuple malien de refonder le pays dans son profondeur. Car d’après lui, les innovations qu’il contient seront un rempart contre la corruption, la mauvaise gouvernance, la gabegie. Des pratiques qui ont plombé des années durant l’essor du Mali. Parmi ces innovations, il a cité, entre autres, la garantie des libertés religieux, l’officialisation des langues nationales, la défense de la patrie, la détermination du principe directeur de l’action publique, l’interdiction de la double nationalité pour les candidats à l’élection présidentielle, la redynamisation des institutions de la République, la fin du nomadisme politique, l’institutionnalisation des statuts des légitimités traditionnelles.
«Les mandats des élus seront exclusivement bénéfiques pour ceux qui les ont élus. Et les partis politiques ne seront plus des programmes d’intérêt économique. C’est pour ces raisons que nous les partis politiques et regroupements politiques se sont décidés de voter massivement oui le 18 juin prochain», a-t-il expliqué. Par ailleurs, au-delà de leurs militants et sympathisants, il a appelé le peuple malien à soutenir ce texte fondamental avec un fort taux de participation. «Nous disons alors, allez voter Oui massivement le 18 juin. Oui pour un Mali nouveau, oui pour un Mali de paix, oui pour un Mali souverain, oui pour un Mali digne, émergent et prospère», a-t-il dit.
À sa suite, Siriman Sacko, au nom de la société civile, a rappelé que ces réformes appartiennent à la société civile. Face à la tribune, il dit ceux-ci: « Ces réformes nous engagent. Nous sommes parties prenantes de ces réformes. Pour ces raisons, nous avons dit que nous allons marquer un essai, et l’essai il faut le transformer par rapport à la validation de ces réformes contenues dans le projet de constitution. Ces réformes majeures, nous avons la reconnaissance de notre fierté d’être les héritiers des grands empires et des royaumes bâtis sur les valeurs socioculturelles. Nous avons la revalorisation des légitimités traditionnelles. Nous avons un engagement pour le respect des droits humains, les droits de la femme, les droits de l’enfant, les droits des personnes vivant avec les handicaps et l’accès à l’eau et à l’alimentation. La mise en avant des devoirs car désormais tous les citoyens âgés de 18 ans au moins peuvent être mobilisés pour la défense de la patrie. La valorisation de nos langues nationales comme base de développement du Mali. La clarification de notre conception de laïcité, qui a pour objectif de promouvoir, conforter le vivre ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue, la compréhension mutuelle. À cet effet, l’Etat garantit le respect de toutes les religions, les croyances, la liberté de conscience, et le libre exercice de culte, le renforcement de la transparence, de la redevabilité par la Cour des comptes. Le renforcement de la démocratie, la fin de la transhumance politique, l’ouverture du Conseil supérieur de la magistrature aux non magistrats, pour toutes ces raisons, les organisations de la société civile du Mali appellent à voter Oui. Car voter oui le projet de la constitution, c’est jeter les bases de la refondation du Mali».
Colonel Malick Diaw, président du CNT, pour sa part, a transmis à l’auguste assemblée les salutations du président de la transition qu’il représente. Au nom du colonel Assimi Goïta, il a invité les Maliens à voter massivement ce dimanche 18 juin pour le oui. « Le processus constitutionnel que nous nous apprêtons à finaliser le 18 juin est la concrétisation d’une volonté populaire de refondation de notre patrie. Le président Goïta dit Oui, je dis oui, le peuple malien dit oui. Rendez-vous le dimanche 18 juin», a-t-il indiqué.
Quant à Boureima Allaye Touré, mandataire national, il a remercié les uns et les autres pour leur mobilisation exceptionnelle. Avant d’inviter tout le monde à sortir le dimanche prochain pour choisir le oui. «Merci pour votre engagement pour le Mali. C’est l’heure du choix, une étape décisive de la refondation du Mali. Nous disons oui», a-t-il laissé entendre.