En effet, entravée dans ses opérations depuis plusieurs mois et contestée par une frange importante de l’opinion publique malienne, la mission onusienne était l’une des observations majeures formulées par le ministre Diop, lors de l’examen par le Conseil de sécurité du rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali, le vendredi 16 juin dernier.
Abdoulaye Diop dira que les prescriptions internationales, notamment celles prodiguées par la Minusma depuis sa création en 2013 ont bien montré leur limite. « Sinon comment expliquer que la situation sécuritaire au Mali en 2013 soit bien meilleure à celle que nous connaissons de nos jours ? Le réalisme impose le constat de l’échec de la MINUSMA dont le mandat ne répond pas aux défis sécuritaires », a martelé M. Diop.
Après plusieurs années de déploiement des forces de la Minusma sur le terrain, ajouta-t-il, la situation sécuritaire, qui concernait jadis le Nord du pays, s’est progressivement dégradée dans les autres régions du Mali, notamment le Centre : « Nous n’avons d’autre choix que de parvenir aux conclusions objectives du bilan des 10 années de présence de la Minusma qui n’a pu apporter les réponses adéquates à la situation sécuritaire au Mali et dont les perspectives de maintien ne répondent pas aux impératifs de sécurité des Maliennes et des Maliens».
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a indiqué que ni les propositions du Secrétaire général, encore moins le projet de résolution en cours de négociation par les membres de ce Conseil, n’apportent de réponse appropriée aux attentes des Maliens. Tout en regrettant que ce projet de résolution conforte la récusation de la France en tant que porte-plume tant son contenu est hostile au Mali.
Abdoulaye Diop explique : « La Minusma semble devenir une partie du problème en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et qui sont fortement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale. Cette situation engendre un sentiment de méfiance des populations maliennes à l’égard de la Minusma, et une crise de confiance entre les autorités maliennes et la mission de la paix de l’ONU ».
« Au regard de tout ce qui précède, le Gouvernement du Mali demande le retrait sans délai de la Minusma », a affirmé Abdoulaye Diop, ajoutant que Bamako « est disposé à coopérer avec l’Onu dans cette perspective ».
En fin, le ministre des Affaires étrangères a déclaré que le Gouvernement du Mali reste disposé à coopérer avec les partenaires qui respectent sa souveraineté, ses choix stratégiques et les intérêts des Maliens. Fidèle à notre tradition d’hospitalité, le « diatiguiya », le Mali demeure ouvert à tous les peuples du monde.