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Des Maliens de Montreuil passés par Lampedusa racontent leur épopée (TEMOIGNAGE)
Publié le vendredi 4 octobre 2013  |  AFP


© Autre presse
Porte d`entrée de Lampedusa
C`est là où des centaines de migrants venus d`Afrique du nord ont trouvé la mort en tentant de traverser la Méditerranée en quête d`une vie meilleure.


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MONTREUIL, 04 oct 2013 (AFP) - Ils sont jeunes, rêvaient d’un avenir doré
et, pour rejoindre la France, ils ont pour la plupart frôlé la mort: plusieurs
migrants maliens qui ont échoué à Montreuil, dans la banlieue de Paris,
racontent leur parcours du combattant via la Libye et l’île italienne de
Lampedusa.

"J’ai fait quatre jours de traversée entre Tripoli et Lampedusa. On était
entassés comme des sardines, je ne saurais pas dire combien on était, mais la
vie à bord de notre bateau était catastrophique", témoigne Koné, grand
gaillard de 29 ans, arrivé à Paris le 18 mars 2013 en provenance d’Italie.
En embarquant sur un bateau libyen pour Lampedusa, moyennant environ 300
euros, "je croyais que tous les problèmes étaient derrière moi. On avait
souffert à Tripoli, surtout après le déclenchement de la guerre. Les rebelles
pensaient que, nous les Africains, on était des mercenaires de Kadhafi. On
était pris entre deux feux", lâche le jeune homme.

Mais dès le deuxième jour, les passagers ont compris que leur périple
n’aurait rien de joyeux."Sur le bateau, c’était le règne de la débrouille. On n’avait rien à
manger, il n’y avait rien à boire. Beaucoup de gens sont tombés malades, il y
a eu trois morts, les gens vomissaient de partout", ajoute-t-il, décrivant une
ambiance "surréaliste".
d
Ali, 26 ans, originaire de Mopti, à 600 km de la capitale Bamako, a lui
aussi débarqué à Lampedusa à bord d’un bateau libyen, mais n’a rien payé: à
l’époque Kadhafi avait promis d’expulser et d’envoyer vers l’Europe tous les
migrants africains en représailles de son soutien à la rébellion.
"J’ai eu de la chance. Tout s’est bien passé. A notre arrivée, le 29 avril
2011, la Croix-Rouge italienne est venue nous chercher", se félicite le jeune
homme. "Ensuite, on nous a mis dans un grand bateau, on nous a transférés dans
d’autres villes, on était 3.500 réfugiés venus de Libye, beaucoup d’Africains:
des Sénégalais, des Nigériens, des Tchadiens, des Soudanais, des Somaliens".

A 200 ’dans un vieux rafiot’

Les migrants ont alors été dispatchés dans différents camps sur l’Italie
continentale. "Moi on m’a transféré à Civitavecchia. C’était un camp vétuste,
j’y ai passé 2 mois, il n’y avait pas d’eau courante, il faisait très froid.
Les responsables s’en foutaient. On avait à manger, mais on n’avait rien
d’autre", explique-t-il.
Comme pour la plupart des migrants maliens qui se sont installés à
Montreuil, ville de Seine-Saint-Denis surnommée "Bamako Bis" du fait de la
présence de nombreux Maliens, le voyage de Mamane, 23 ans, s’est déroulé en
plusieurs étapes.
"Je suis parti de Bamako en avril 2008 pour Sabha (à 640km au sud de
Tripoli). J’ai commencé à travailler, je gagnais bien ma vie, mais il y a eu
cette guerre en Libye", se souvient-il.
Puis les événements se sont enchaînés: départ pour Tripoli, embarquement
vers Lampedusa. "On était 200 personnes dans un vieux rafiot, mais on est
finalement arrivés en Italie. Moi j’ai fait au moins quatre camps de
réfugiés". Après un an et demi, il a eu un permis de séjour, les autorités
italiennes tenant compte de la guerre dans son pays, avance le jeune homme,
veste beige fatiguée et jean de marque.
Pour tous ces réfugiés qui ont transité par l’île sicilienne, au large de
laquelle environ 300 migrants ont trouvé la mort jeudi, "la chance a été de
(leur) côté". Les conditions du voyage "étaient difficiles, on a évité la
catastrophe de justesse, mais au moins on est en vie", glisse Seydou, 37 ans.
"Ca fait huit ans que je n’ai pas vu ma femme et mon fils. Je ne sais pas
quand cette souffrance prendra fin. Je croyais qu’il y avait du travail ici,
que tout allait bien mais c’est trop dur", regrette-t-il.
bm/at/fm

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