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pénurie d’eau à Mopti et Gao: Deux zones bien arrosées par le fleuve Niger
Publié le lundi 19 juin 2023  |  L’Inter de Bamako
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L’une des prochaines menaces qui plane sur l’Afrique, c’est le manque d’eau. Le fleuve Niger est le troisième fleuve après le Nil et le Congo, c’est aussi un foyer de civilisations. Avec 4 200 kilomètres de longueur et un bassin de 1500 000 km2, c’est la plus grande voie d’eau d’Afrique occidentale.
À Mopti, le Niger rencontre les eaux du Bani, un affluent né lui aussi dans le Fouta- Djallon. À Tombouctou, à la lisière du Sahara, il tourne brusquement vers le sud et, après Gao, franchit des rapides qui terminent la première partie de son cours. En géopolitique, la menace, la plus préoccupante est la pénurie prévisible d’eau dans de nombreuses zones. Un Africain sur deux n’a pas accès à l’eau potable.
Faut-il rappeler qu’un Américain consomme en moyenne 700 litres par jour contre 300 litres pour un Européen, et trente (30) litres pour un Africain ? L’Afrique consomme 4,7% de l’eau mondiale et quatorze (14) pays manquent d’eau même si dix-sept (17) grands fleuves et cent soixante (160) lacs majeurs irriguent le continent. L’eau est ressource géopolitique et elle risque, à défaut de stratégies proactives, d’être un des facteurs essentiels de conflits du 21ème siècle comme elle l’est en Égypte et au Soudan.
L’eau: un paradoxe en Afrique: La question de l’eau est donc essentielle en Afrique et elle englobe tant de problématiques sociales, sanitaires, économiques, politiques. «Continent le plus exposé au risque, l’Afrique voit de plus en plus, en raison notamment de sa mutation urbaine, l’eau passer du statut d’enjeu politique à celui d’enjeu économique, tandis que la question essentielle du droit à l’eau reste largement non résolue».
Pourtant, il est possible de la résumer par trois (03) paramètres essentiels: sa disponibilité alors que l’Afrique symbolise dans les médias la sécheresse et la famine, elle ne manque pourtant pas d’eau: la plupart de ses habitants vivent dans des régions très bien arrosées, voire trop arrosées.
Premier paradoxe: l’excès d’eau est source de plus de problèmes en Afrique que le manque d’eau. Son accessibilité. C’est le second paradoxe: même l’eau lorsque l’eau abonde, elle manque. Dans les villes, elle manque sous sa forme essentielle: l’eau potable. Les ruraux mais surtout, et de plus en plus, les urbains souffrent cruellement de cette difficulté à accéder à l’eau potable. Dans les campagnes, elle manque en outre pour l’irrigation. Sa qualité: c’est en Afrique, plus que nulle part ailleurs, que la mauvaise qualité de l’eau constitue le premier facteur de moralité.
Le Fouta-Djalon: C’est un massif montagneux (1 515 m) dans l’ouest de la Guinée constituant une partie de la dorsale ouest-africaine. Là prennent naissance les rivières qui forment le Sénégal, le Niger, la Gambie et qui alimentent les cours d’eau de la Sierra Leona et du Liberia. Il est surtout peuplé par les Peuls, qui sédentarisés élèvent des bovins. Le Fouta-Djalon est une région riche en bauxite.
Le Fouta-Toro: Un plateau allongé dans l’ouest du Sénégal, où se développa l’ancien royaume du Tekrour, habité aujourd’hui par les Toucouleurs et les Soninkés. La rive droite est constituée d’une plaine d’inondation qui bénéficie de la crue annuelle du fleuve. En amont, un barrage assure la régularisation du débit, mais en raison de la désertification, l’eau à tendance à diminuer de volume.

Le poids des communautés familiales
Dans les sociétés africaines où le capitalisme et l’État n’ont pas dominé les différentes sphères de la société, les systèmes familiaux demeurent la matrice de la vie sociale. Les réseaux de parenté n’ont pas été, à la différence des réseaux politiques, détruits par la colonisation. Ils sont fortement différenciés selon les principes matrilinéaires ou patrilinéaires, les liens de consanguinité ou non, les relations lignagères ou claniques se référant à un même ancêtre réel ou fictif, les types d’alliances entre lignage ou claniques se référant à un même ancêtre réel ou fictif, les types d’alliances entre lignage avec des règles d’exogamie et de dot. Ils fondent des liens de solidarité mais également d’autorité des aînés. La famille élargie et lignagère est le principal lieu de production des biens de subsistance, de reproduction des agents et de fourniture de la force de travail.
Les transferts intergénérationnels et les droits et obligations entre cadets et ainés pallient en partie à l’absence d’assurance chômage et de protection sociale. La famille est souvent en crise. Les structures lignagères, bien loin de se dissoudre dans une modernité assimilable aux structures occidentales, semblent se renforcer, mais on observe en même temps un processus d’individualisation et d’exclusion. La crise redistributive renvoie à une redéfinition des règles du jeu social. Sur fonds de crise économique, on observe une remise en cause des relations intergénérationnelles. Les hiérarchies institutionnelles fondées sur l’âge sont modifiées. La solidarité de crise fait place à une crise de solidarité.
Safounè KOUMBA


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