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A propos du départ de la MINUSMA : Approbations et appréhensions
Publié le mercredi 21 juin 2023  |  Mali Horizon
Patrouille
© aBamako.com par Momo
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou
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Lors de la récente réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le Mali, à travers son ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, a clairement souligné l’exigence des plus hautes autorités de l’Etat malien de voir la force onusienne se retirer « sans délai » du territoire national. Une décision largement commentée par nos compatriotes. Lisez plutôt ce micro-trottoir…

Oumar Barry, vice-président de la JCI de Kayes

« Les populations du nord tiennent grâce à la présence de la Minusma »

Je pense que les populations des régions du nord tiennent grâce à la présence de la MINUSMA, à travers les flux financiers, les contrats de prestations dont bénéficient les entrepreneurs locaux, les créations d’emplois, les actions humanitaires. Tout cela facilite les déplacements, dont ils bénéficient de la part des services aériens de la Minusma. La présence de la MINUSMA a minimisé l’impact du départ de la Barkhane. Certes, nous voulons avoir la totalité de notre souveraineté, certes le soutien sur le plan sécuritaire de la MiINUSMA laisse à désirer, mais il ne faudrait pas négliger ces aspects, qui constituent aujourd’hui des risques sur la sécurité nationale, la cohésion sociale. Car, les populations du nord souffrent déjà. Ne pas prendre en compte ces facteurs dans la prise de décisions serait une erreur stratégique très grave. Si le départ de la Minusma arrive à être effectif, l’Etat doit avoir des alternatives pour combler le vide.

Dr Bakary Traoré de la Mission d’appui à la refondation de l’Etat (Mare)

« Ce retrait était prévisible… »

Ce retrait, annoncé le vendredi dernier par nos autorités, était prévisible sinon même attendu par une large partie de l’opinion malienne. En ce sens que bientôt plus de 10 ans, la Minusma est arrivée dans notre pays à la demande du Mali, mais les résultats escomptés ne sont pas là, tant sur le plan militaire, que sur celui de la stabilisation du pays, comme le laisse supposer l’objectif essentiel de cette mission onusienne. Quand on regarde l’implantation de la mission onusienne dans le centre, mais aussi dans les régions nord du Mali, cette stabilisation reste à désirer.

Tout le monde est au courant de tout ce qui se passe entre les différentes communautés, mais la Minusma n’a pas pu jouer sa partition en ce qui concerne tous ces affrontements entre ces communautés dans les contrées occupés par elle. Globalement, les résultats ne sont pas satisfaisants et la Minusma n’a pas été à la hauteur d’être auprès de l’Etat malien pour combattre d’une part les terroristes, faisant partie de son mandat en son chapitre 7 et d’autre part à la stabilisation du pays.

Cette rupture entre le Mali et la Minusma aura bien des effets au niveau social. C’est à nos compatriotes, qui ont travaillé dans cette structure de faire falloir leurs droits de fin de contrat. En termes de perspectives, ils doivent essayer de s’organiser pour travailler avec les différentes organisations syndicales et associations, en collaborant avec le gouvernement malien, pour voir quel plan social peut être envisagé à leurs endroits. Cela peut être plus profitable.

Mohamed Diallo, délégué médical

« C’est une bonne décision… et c’est à cause de cette Minusma que le prix des locations a grimpé »

Pour moi c’est une bonne décision de la part de notre gouvernement bien vrai que beaucoup vont perdre leur emploi. Mais nous devrions savoir que cette association de bandits n’a jamais reçu dans aucun pays en guerre au monde comme exemple: Centrafrique, Afghanistan, etc. La Minusma est budgétivore. Elle utilise 1 milliard par jour au Mali. A cause de cette Minusma le prix des locations ont grimpé.

Mahamadou K Keïta, professeur au Lycée technique de Bamako

” Ce retrait était nécessaire “

Le Mali vient de demander le retrait de la Minusma, cela se passe à un moment crucial de la vie de la nation. Qu’à cela ne tienne, le Mali cherche à contrôler son territoire en entier. Lors du renouvellement passé du mandat de la Minusma, le Conseil de Sécurité des Nations Unies devait donner un mandat adapté au contexte malien, c’est à dire un mandat qui permet d’appuyer les FAMa tout en combattant les terroristes. Mais hélas, il a préféré le même genre de mandat, comme celui des années passées. Le départ tant souhaité de la Minusma par les Maliens était prévisible, dans la mesure où elle est un partenaire clé des ex groupes armés de Kidal et elle est même gérée par la France, qui est aujourd’hui à couteaux tirés face au Mali. La Minusma s’est beaucoup basée sur le social, c’est-à-dire les actions humanitaires. Cela ne suffit pas pour les Maliens en réalité. Nous avons besoin d’un Mali sécurisé, stable ; quel que soit le prix à payer, on est prêt. Selon le gouvernement malien, la Minusma est un problème. De ce fait, son départ est nécessaire dans la mesure où elle a un agenda différent de la sécurisation, de la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes.

Badjiri Traoré, Sociologue

“Le constat est clair”

La Minusma est au Mali à la demande de l’Etat malien et si nos autorités maliennes demandent à présent le retrait de cette force onusienne, à mon avis, le principe est clair ; les Nations Unies doivent prendre toute leur responsabilité pour accéder à la demande du Mali.

En outre, la MINUSMA a fait preuve de beaucoup de duplicité dans le cadre de sa mission. Considérant les nombreux manquements graves, la Mimusma n’est plus une force impartiale, une force capable d’assurer la paix et la stabilité ; qui est le but de son déploiement. Dès lors que ce constat est établi, il convient de demander des comptes, sinon dans le pire des cas, mettre fin à la mission. Beaucoup de gens s’inquiètent du départ de la Mimusma notamment, nos compatriotes qui y travaillent. Nous leur disons d’être sereins : le gouvernement prendra toutes les dispositions pour minimiser les conséquences.

L. BAGAYOGO/ A. GNISSAMA
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