Les dirigeants de la CEDEAO sont plus disposés à l’accompagnement des autorités de Transition du Mali vers les prochaines échéances, se fondant sur l’évolution positive du cours des choses, marqué par le récent référendum constitutionnel.
Après la tenue du référendum du 18 juin dernier, il semble que la Transition malienne s’est donnée une certaine dose de bonne foi quant au respect de ses échéances électorales décisives de février-mars 2024. La CEDEAO a pu faire ce constat pour évoluer favorablement dans son accompagnement. Car l’organisation ouest-africaine semble devenir plus conciliante, plus compréhensive des enjeux du moment
C‘est le dimanche dernier que les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest devaient se réunir à Bissau, la capitale de la Guinée-Bissau, pour évaluer l’évolution des transitions politiques au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, tous dirigés par des militaires.
Avec la récente évolution positive de la situation sociopolitique au Sénégal, où le président Macky Sall a fini par renoncer à une troisième candidature polémiste à la présidence de la République, il emble que la CEDEAO est plus disposée à des concessions par rapport aux « volontés des peuples ». C’est dans ce contexte que les dirigeants de l’organisation ouest-africaine devront se pencher sur le cours des événements dans les trois pays ayant récemment enregistré le renversement des coups de force adoubés par leurs populations respectives
En effet, après huit mois de d’observation, les dirigeants de la Cédéao devaient se réunir le dimanche 9 juillet, pour la toute première fois après le 62e sommet qui, s’est tenue le 4 décembre à Abuja au Nigeria. Ce sommet du 9 juillet devait être largement consacré au Mali, à la Guinée et au Burkina Faso, afin que ces pays disposent des régimes et des dirigeants démocratiquement élus.
Selon plusieurs observateurs, pour la Cédéao, le Mali, qui s’est engagé à rendre le pouvoir aux civils en février 2024, est sur une bonne trajectoire pour un retour à l’ordre constitutionnel avec le découpage administratif électoral et l’organisation du scrutin référendaire du 18 juin dernier. Ce constat est renforcé par la nette amélioration du contexte sécuritaire, avec une montée en puissance incontestable des forces armées maliennes, qui ne cessent d’enregistrer des succès dans la guerre contre les terroristes sur le terrain. Une évolution qui serait fort apprécie par les dirigeants de la CEDEAO, qui n’ont trouvé à redire quant à la décision récente de l’Etat malien d’obtenir le délai de la MINUSMA de son sol.
En outre, il semble qu’Abuja ne s’est pas privé du climat de concertation et de dialogue qui a précédé la tenue du référendum constitutionnel et fonde un espoir sur l’issue paisible de cette consultation pour soutenir les autorités de la transition à évoluer rapidement vers les futures élections générales toutes aussi apaisées et transparentes. Je crois que la CEDEAO se félicite de la bonne évolution de la situation au Mali et n’hésitera pas à y apporter l’accompagnement nécessaire », a confié un diplomate depuis la capitale nigériane. C’est donc la phase de la décrispation entre Abuja et Bamako ? Des signaux le laissent croire. Surtout que les dirigeants de l’organisation ouest-africaine, sous le leadership de certains dirigeants comme le président Faure Gnassingbé du Togo, se seraient résolus à une realpolitik pour prôner le dégel d’avec le Col Assimi Goïta, dont la résilience du peuple a marqué les esprits de plus d’un..
En plus de la question des trois pays en Transition, le sommet devrait se pencher aussi sur la lutte contre le terrorisme dans l’espace Cédéao et l’élection du nouveau président en exercice de l’organisation sous-régionale. Selon nos informations, c’est Bola Ahmed Tinubu, le nouveau Président du Nigeria fraîchement investi en mai dernier qui tiendra ta tête de la Cédéao.
Le nouveau président nigérian est, selon plusieurs observateurs, plus conciliant et disposerait d’une diplomatie au relent « souverainiste et panafricaniste ». Ce qui doit aider à remettre le Mali et le col Assimi Goïta en selle pour la dernière phase de la transition. Une évolution qui pourrait aussi dans la même veine pour la Guinée et le Burkina Faso.