L’Office des Radios et Télévisions du Mali étonne vraiment par le manquement à sa fonction didactique sur fond d’inertie. La «Passion du service public» semble tellement l’emporter sur les brillantes idées qu’il en perd la raison quant au devoir d’édifier les Maliens sur des pans de l’histoire dont l’ORTM demeure quoi qu’il en soit une référence incomparable. Y figure, entre autres, la polémique sur la décennie Alpha Oumar Konaré que l’ensemble des médias maliens ont traitée. À l’exception notoire des chaînes nationales, qui disposent pourtant d’un avantage à nul autre pareil pour démêler les liens écheveaux historiques. Il dispose notamment d’une avalanche d’éléments sonores et visuels empilés dans ses tiroirs, qui recèlent des témoins précieux de l’évolution du pays à travers les époques et conservent les empreintes indélébiles des différents régimes qui se sont succédé. Mais au lieu de s’en servir pour éclairer le public sur les mérites et déboires, l’Ortm préfère dormir sur ses lauriers en gardant par-devers lui de précieux archives dont il devient finalement un dépositaire inutile. Sans doute la complaisance dans le servage est passée par-là et continue d’étouffer les talents et les initiatives aux dépens du profit que pourraient tirer les contribuables dans la formation de l’opinion et la vulgarisation des vérités historiques.