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L’Essor N° 15530 du 4/10/2013

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Participation politique et représentation des femmes : une anomalie à réparer
Publié le lundi 7 octobre 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par S.A
Journée panafricaine des femmes au CICB
Mercredi le 31 juillet 2013. Bamako. Les femmes du Mali ont célébré avec faste la journée panafricaine des femmes au Centre international de conférence de Bamako (CICB) sous la présence de la première dame Mme Traoré Mitou Doucouré.


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La journée de plaidoyer ambitionnait d’obtenir le concours des partis pour améliorer la représentativité des femmes

Après plus de vingt ans de pratique démocratique dans notre pays, le constat est sans appel : la participation politique des femmes reste extrêmement réduite. Les rémèdes à apporter la situation se trouvaient donc au cœur d’une journée de plaidoyer auprès des partis politiques au plus haut niveau pour discuter des enjeux liés à cette participation. Présidée par le Premier ministre Oumar Tatam Ly et initiée par le ministère de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, la rencontre avait pour objectif de partager avec les décideurs des formations politiques de la problématique de la participation et de la représentativité accrue des femmes aux instances de décision politique.

Les participants devaient être informés sur les conclusions d’une étude sur les difficultés et obstacles auxquels les femmes sont confrontées au cours du processus électoral. Ils avaient aussi à prendre connaissance des dispositions prises par les partis pour l’inscription des femmes sur les listes de candidature.

Pour le moment, le bilan est largement insatisfaisant. Les femmes sont peu représentées dans la vie publique et politique ainsi que dans le processus de prise de décision malgré les efforts déployés par les associations, les pouvoirs publics et les partenaires au développement au cours de ces dernières années. Cette faible représentation de la couche sociale qui constitue la majorité de la population (plus de 51%) est un dysfonctionnement majeur de notre démocratie auquel les acteurs veulent trouver une solution définitive.

Conscient de ces enjeux, le gouvernement à travers le ministère de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant en collaboration avec ses partenaires ainsi que les organisations de la société civile, a élaboré un document intitulé : « Stratégie nationale pour une participation et une représentativité accrues des femmes aux élections générales ». La stratégie est assortie d’un plan d’action 2012-2015.

Elle se veut un cadre fédérateur de toutes les initiatives dans le domaine « Genre et élections ». L’un des objectifs visés est d’accroître la représentation des femmes dans les postes électifs grâce à des mesures institutionnelles et de soutien prises par l’Etat et par les partis politiques. La nouvelle stratégie, outre l’amélioration du niveau de représentativité des femmes dans les instances politiques nationales, veillera à l’accroissement du taux de participation des femmes aux élections générales à venir aux niveaux national et local. L’une des dispositions demandées aux partis politiques est de donner un meilleur positionnement des femmes sur les listes de candidature lors des prochaines législatives.

En effet, a faible représentation des femmes aux postes électifs malgré leur forte présence sur la scène politique est attribuable en grande partie à leur faible positionnement sur les listes des partis politiques. Aux élections législatives de 2007, les femmes représentaient 15% des candidats. Elles ont été seulement 6,8 % à être élues. Lors des dernières élections communales organisées en 2009, sur un total de 13 537 de femmes candidates, 3 248 – soit 24% -ont été positionnées dans les cinq premières places sur les listes présentées par les partis, les groupements de partis ou les candidats indépendants. Il eu 170 femmes placées en première position, soit 1,25% et 934 ont été élues , soit 9%.

Ces chiffres sont inadmissibles pour le Mali qui a ratifié les différentes conventions sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, a indiqué le représentant résident du Programme des nations unies dans notre pays, Makane Kane. Parmi les mesures prévues par ces conventions figure l’instauration système de quota qui permettrait d’atteindre le seuil minimum de 30% de représentation des femmes aux postes de décisions électifs et nominatifs. Selon Makane Kane, la réunion de haut de jeudi est particulièrement importante en ce sens qu’elle instaure un dialogue avec les états-majors des partis politiques en lice pour les prochaines élections législatives en vue d’une présence accrue et d’un meilleur positionnement des femmes sur les listes électorales.

Le ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Mme Sangaré Oumou Ba s’est dit convaincue que un meilleur positionnement des femmes sur les listes électorales et le soutien aux candidatures féminines auront à coup sûr un effet positif sur le taux de participation. Tout en promettant promis la disponibilité de son département à poursuivre la réflexion pour la mise en œuvre des recommandations issues de la rencontre, le ministre s’est réjoui de la qualité des débats qui ont permis d’identifier des pistes de solution pouvant améliorer le niveau de représentativité des femmes à l’Assemblée nationale.

A la fin des échanges des échanges, il a été recommandé entre autres au niveau institutionnel de montrer une volonté politique plus forte allant dans le sens de l’adoption de lois ou mesures favorables aux femmes (institution de quotas ou de la parité). Il a été aussi préconisé de relire la Loi électorale afin de la rendre plus attentive au genre.

Il a été recommandé aux femmes politiques d’aller aux élections et se battre pour être dans les commissions d’investiture des partis politiques afin d’y influencer les modalités de travail des commissions. Les femmes doivent aussi se former au processus électoral et d’être solidaires.

Concernant les partis politiques il leur a été conseillé de s’approprier de la politique nationale de promotion du genre en même temps qu’ils doivent prendre et appliquer des mesures internes favorisant l’éligibilité des femmes. Il s’agit aussi et surtout pour les partis politiques de relire le code de conduite des partis politiques et des candidats pour l’enrichir en dispositions favorables à la candidature et à l’éligibilité des femmes.

Oumar Tatam Ly a, pour sa part, indiqué que le gouvernement qu’il dirige entend faire de la participation des femmes une priorité essentielle. On ne peut pas instaurer une bonne gouvernance en mettant de côté la majorité de la population. Il a à cet effet exhorté les cadres des partis politiques à tenir compte de l’importance de la participation accrue des femmes à la vie politique. Les hommes de médias sont également priés de donner la parole aux femmes lors de la précampagne.

La journée de plaidoyer a été marquée par une communication du Centre malien pour le dialogue interparti (CMDID) sur les résultats clés de l’étude sur les difficultés et les obstacles auxquels les femmes sont confrontées au cours du processus électoral. A l’issue de la rencontre des propositions ont été dégagées avec les partis politiques pour l’inscription d’un plus grand nombre de femmes sur les listes électorales.

M. A. Traoré

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