Le démarrage tardif de l’hivernage, les rumeurs sur le marché de l’engrais, les coupures intempestives de l’électricité, etc. sont autant de questions qui restent sans réponse pour le citoyen lambda. Pourtant une simple question orale du CNT aux ministres concernés aurait suffi.
Le Mali s’installe de plus en plus dans la rumeur. Les réseaux sociaux aidant, chacun est devenu spécialiste de toutes les questions ou communicant à son propre niveau. Cela au vu et au su des gouvernants qui pourraient donner la bonne information pour couper court aux spéculations en tout genre.
Ces derniers temps, beaucoup a été dit sur la subvention accordée par le président de la Transition à l’achat de l’engrais, sa disponibilité et sa distribution au niveau des zones agricoles du pays. Au même moment, certains paysans dans leur champ, en face de leur smartphone, témoignent par vidéo interposée n’avoir reçu que des sacs insuffisants d’engrais pour leur immense étendue de terre agricole. Dans le même chapitre, les mêmes réseaux sociaux distillent à tort ou à raison qu’une dame très active dans le social et qui serait très proche des autorités de la Transition, aurait bénéficié de 18 milliards de F CFA de marché d’intrants agricoles pour la saison 2023-2024.
Malgré la démission de Lamine Seydou Traoré, ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, les clients de la Société Energie du Mali (EDM) sont victimes de coupures récurrentes de courant. Le ministre démissionnaire s’en est allé non sans étaler dans une lettre, les raisons de son départ qui sont entre autres la défectuosité des moyens de distribution du courant électrique, le problème de fonds pour l’achat des hydrocarbures pour faire tourner les moteurs, des questions de gestion interne…
Par ailleurs, la saison agricole est aujourd’hui menacée même dans les zones agricoles connue pour leur forte pluviométrie, cela à cause de la rareté des pluies. L’hivernage s’installe lentement dans notre pays. Telle est l’analyse des profanes avec l’avancée dans la lenteur de la saison pluvieuse qui commence au Mali entre fin mai début juin. Selon les constats, à cause des manques de pluie, les semis n’ont pas véritablement poussé dans les champs de Oulessébougou à Bougouni en progressant dans le sud du Mali.
Tous ces sujets ci-dessus abordés auraient trouvé des réponses adéquates si le Conseil national de transition (CNT) avait joué son rôle de représentant des populations et même de contrepoids au gouvernement. Une simple écoute des ministres en charge de l’Agriculture, de l’Energie et même des Transports et des Infrastructure (en charge de la météo et de l’opération pluie provoquée), suffirait pour donner la saine information aux populations. Lamine Seydou Traoré et son homologue Modibo Kéita du Développement rural (ce dernier a été démis de ses fonctions lors du dernier remaniement ministériel) pouvaient passer en question orale ou même en séance d’écoute devant le CNT. Ce qui n’a jamais été le cas.
L’interpellation du gouvernement, à travers les ministres devant le CNT pourrait circonscrire les rumeurs et laver de tout soupçon, tous ceux qui sont accusés de péchés d’Israël. Le CNT, à son tour, aurait pleinement joué son rôle de représentant du peuple. Il n’est jamais trop trad pour bien faire.