L’Association pour la défense de la femme (Apdf) fidele à sa mission, a organisé le 29 juin 2012 dans ses locaux, à l’ACI 2000 de Bamako, un atelier de validation de l’enquête sur les conditions de détention dans les milieux carcéraux à Bolé et à Kayes.
Cet atelier porte sur le résultat de la visite de prise de contact et d’échanges dans les milieux carcéraux de Bolé, Kayes et de Bafoulabé par les membres de l’Apdf de Bamako et de Kayes. Cette visite sur le terrain a permis une évaluation systématique des problèmes pour ensuite préconiser des solutions en vue d’améliorer les conditions de vie et de travail auprès des différentes directions des centres de détentions pour femme. Le Centre de Bolé est constitué uniquement de femmes alors que ceux de Kayes et de Bafoulabé sont constitués de femmes et d’hommes, détenus ensemble dans le même espace.
Cependant, à Kayes comme à Bafoulabé les femmes détenues sont permanent enfermées dans une cellule afin d’éviter qu’elles ne soient agressées par les hommes qui constituent la majorité des détenus. Ces femmes de Kayes font tous leurs besoins dans la cellule où elles sont enfermées. Le même constat a été effectué à Bafoulabé. La délégation de l’Apdf a longuement échangé avec les régisseurs des centres de détention et les femmes en détention pour leur expliquer l’objet dudit projet. Ce qui a donné de l’espoir à ces femmes, ainsi qu’aux régisseurs.
Il s’avère que les conditions de détention, à l’exception de Bolé, sont désastreuses pour les femmes dans les centres de détention à l’intérieur du pays. Une situation qui interpelle l’Apdf dont l’objectif est justement de favoriser le regroupement des femmes pour la défense de leurs droits et intérêts contre toutes formes de violences et de discrimination, pour une participation effective des femmes au processus de développement.
Au cours de l’atelier du 29 juin dernier, un accent particulier a été mis sur la situation judiciaire des détenues. Il y a besoin urgent d’examen des dossiers par les juges, après constat d’une grande lenteur dans le traitement judiciaire des dossiers. Ces longues périodes de détention provisoire constituent une violation des droits des personnes détenues. Aussi des propositions concrètes ont-elles été formulées dont l’utiliser de moyens internes et externes en vue du renforcement des capacités des détenues, formation à travers diverses activités génératrices de revenus à leur sortie, dans le sens d’une meilleure réinsertion socioéconomique des anciennes détenues.