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Nord du Mali: des islamistes dynamitent un pont au sud de Gao (sources civile et policière)
Publié le mardi 8 octobre 2013  |  AFP


© AFP
Les trois régions administratives de Tombouctou, Gao et Kidal, dans le Nord du Mali, sont occupées depuis cinq mois par le Mouvement pour l`unicité du jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l`Islam)


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BAMAKO - Les islamistes armés du nord du Mali multiplient les actions: mardi, ils ont dynamité un pont près de la frontière avec le Niger, blessant deux civils, au lendemain de tirs à l’arme lourde sur Gao et dix jours après une attaque suicide meurtrière à Tombouctou.

"Tôt ce mardi, les islamistes ont dynamité un des deux petits ponts situés vers la localité de Bentia, à environ 50 km de la frontière nigérienne, faisant deux blessés civils", a déclaré à l’AFP Ibrahim Cissé, conseiller communal de la région de Gao dont dépend Bentia, située à une centaine de kilomètres au sud de la plus grande ville du nord du Mali. L’information a été confirmée par un source policière malienne.

Selon M. Cissé, les islamistes, "enturbannés", sont arrivés à moto sur l’un des deux ponts qui enjambent un bras du fleuve Niger à Bentia, qu’ils ont ensuite fait sauter à la dynamite.

"Dans la localité malienne en question, se trouvent deux petits ponts:
l’objectif des islamistes était de faire sauter les deux, mais heureusement,
seul l’ancien a été gravement touché", a déclaré une source policière à Gao,
ajoutant: "Le nouveau pont, le plus utilisé, a été très, très légèrement
touché".

Cette source a par ailleurs affirmé que des militaires maliens avaient été
dépêchés sur les lieux "pour éviter d’autres actes de sabotage" des islamistes.
Le dynamitage de ce pont survient après des tirs à l’arme lourde lundi sur
Gao, qui ont blessé un soldat malien, et dix jours après un attentat suicide à
Tombouctou qui a tué deux civils et quatre kamikazes, blessé sept soldats
maliens, selon Bamako.

Si les tirs sur Gao et le dynamitage du pont de Bentia n’ont pas encore été
revendiqués, l’attentat de Tombouctou l’a été par Al-Qaïda au Maghreb
islamique (Aqmi) qui avait affirmé que seize soldats maliens avaient été tués.
A Gao, des soldats maliens et français, toujours présents dans le nord du
Mali, avaient immédiatement été dépêchés sur les lieux présumés d’où sont
partis les tirs, mais n’ont fait état d’aucune arrestation.
Lundi soir, Soumeylou Boubèye Maïga, ministre malien de la Défense, a
dénoncé cette action de "terroristes présumés", affirmant que "trois des
quatre engins" tirés avaient explosé.

Il a tenu à "rassurer les populations qu’en coordination avec les
partenaires de Serval (nom de l’opération militaire française au Mali) et de
la Minusma (la force de l’ONU au Mali) notre dispositif a été renforcé".

Partager les informations

M. Maïga a invité "les populations à garder leur calme et surtout à
partager les informations avec les personnels des forces armées et de sécurité
afin d’aider à traquer l’ennemi sous toutes ses formes".

Les actions répétées des islamistes armés sont la preuve qu’une partie
d’entre eux restent actifs dans le nord du Mali, en dépit de l’intervention
militaire franco-africaine initiée par la France en janvier pour les en
chasser. Ils avaient occupé la région pendant dix mois en y commettant de
nombreuses exactions au nom de la charia (loi islamique).

Si de nombreux jihadistes ont été tués et leurs bases logistiques détruites
par les troupes française et africaines, en particulier dans le massif
montagneux des Ifhogas (extrême nord-est), selon Paris, des poches
"résiduelles" d’islamistes demeurent qui se fondent dans les populations
locales et dont il est très difficile de prévenir les actions.

L’armée française, qui au plus fort de son intervention a envoyé plus de 4.000 hommes au Mali, y reste présente à hauteur d’environ 3.000 soldats, mais compte réduire son contingent à un millier d’hommes d’ici à la fin de l’année.

Ils interviennent aux côtés de l’armée malienne en pleine recomposition après sa débâcle dans le Nord face aux groupes islamistes liés à Al-Qaïda et aux rebelles touareg, ainsi qu’en soutien à la Minusma, actuellement composée
de quelque 6.000 hommes.

sd-stb/sd

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