C’est en rendant grâce à Dieu, le Tout Puissant pour nous avoir permis de célébrer cet instant ensemble que je débute mes propos en vous formulant, à l’occasion du 9ème anniversaire de notre Parti l’URD, mes vœux de bonheur, de santé, pour vous-mêmes, les membres de vos familles respectives et pour tous ceux qui vous sont chers.
La situation actuelle de notre pays nous invite à la réflexion collective et à l’action en vue de restaurer la démocratie au Mali et de lui assurer son unité.
Dès les premières heures du coup de force du 22 mars, j’ai condamné avec la plus grande vigueur cette tentative de remise en question de la marche de notre peuple vers la liberté et la justice.
J’ai, en ces instants décisifs, une pensée émue pour nos compatriotes vivant sous occupation de groupes armés qui sèment désolation et arbitraire, foulant au pied la liberté et la justice, fondements de l’Etat de droit.
Les douloureux événements que vivent les populations du Mali en général, et plus particulièrement celles du Nord, les réfugiés et tous ceux qui ont été obligés d’abandonner leur domicile constituent un motif de grande préoccupation.
Je suis reconnaissant aux pays voisins qui ont accueilli sans calcul et spontanément nos compatriotes.
Je salue les efforts déployés par la CEDEAO, l’Union Africaine et l’ensemble de la communauté internationale pour nous aider à surmonter dans la dignité cette si grave crise que vit le Mali. Elles ont compris » qu’une injustice commise quelque part est une menace de justice dans le monde entier « .
Je glorifie l’action et le courage des jeunes de Gao, de Tombouctou et de Kidal qui ont au prix du sang défendu leurs droits et refusé de se soumettre à l’arbitraire.
Le lâche assassinat de l’élu de Gao Idrissa Oumarou est intolérable, et les violences perpétrées sur des innocents sont à condamner fermement partout où elles se déroulent.
Aux familles des victimes civiles et militaires, je présente mes condoléances les plus attristées. Que Allah le Tout Puissant les accueille en son paradis.
Aux blessés civils et militaires, je souhaite un prompt rétablissement.
Je formule des vœux ardents pour qu’enfin la paix et la concorde reviennent dans notre pays.
Militantes et militants de l’URD,
L’avenir de notre pays reste incertain, la jeunesse est désemparée, notre diaspora a honte. La situation économique se détériore de jour en jour et aucun secteur de l’économie n’est épargné. La situation alimentaire est préoccupante. La santé des populations se détériore. Les exactions, les vols, la souffrance et l’insécurité deviennent monnaie courante. Le sentiment d’abandon gagne de plus en plus les populations du nord.
Partout le nom de notre pays jadis loué et salué comme modèle, est aujourd’hui synonyme de pitié et de désolation.
Cet anniversaire de notre Parti doit conforter la naissance et le renforcement d’un vaste mouvement d’avant-garde pour réunifier notre pays.
La crise sociopolitique que connaît le Mali est une occasion pour remettre en perspective l’idéal de l’URD dont le nom n’est pas une simple formalité mais bien une volonté. C’est la rencontre de démocrates et de républicains unis par une forte poignée de mains pour marquer la fraternité, l’unité, la solidarité, la justice et le travail.
Aujourd’hui, plus que jamais, tous les démocrates et républicains de tous bords doivent donc s’unir pour rehausser notre honneur, notre dignité afin de continuer à inspirer aux nouvelles générations fierté, responsabilité et espérance.
Je voudrais exprimer ici ma grande fierté d’appartenir à un grand Parti : un parti d’hommes et de femmes de foi et d’engagement.
Au nom de tous, je tiens à exprimer notre reconnaissance au Président Younoussi Touré et à l’ensemble des membres du Bureau Exécutif national et à toutes les instances du parti pour la sagesse, la maturité et le courage avec lesquels ils continuent à faire face à la crise.
Vous avez été les sentinelles vigilantes du combat que nous avons mené au prix du sang et des arrestations, pour le retour à l’ordre constitutionnel, la restauration de l’Etat de droit, l’égalité politique, l’égalité des droits économiques et sociaux pour tous les Maliens.
Je suis fier de vous. Le Mali et le Monde sont fiers de vous.
Ce sentiment de fierté, je le partage avec toutes les Maliennes et tous les Maliens, ceux de l’intérieur comme de l’extérieur ainsi qu’avec tous les pays amis qui appuient nos efforts de retour à la normale.
Ce retour à la normale passe par une transition réussie et la restauration de l’intégrité territoriale du Mali.
Je reste convaincu que le retour à la normale nécessite une intervention immédiate des forces de la CEDEAO aux côtés de nos forces de défense et de sécurité, unies dans leurs actions et dotées de matériels adéquats.
Enfin, je saisis cette occasion pour adresser mes très vifs encouragements à tous nos amis du FDR et tous les autres acteurs qui luttent pour préserver nos acquis démocratiques. Je leur demande de continuer cette lutte légitime pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République et pour un Mali laïc, un et indivisible.
LE MALI RESTE MA FIERTE !!
Chers camarades, c’est bien la première fois que je suis absent des cérémonies importantes qui rythment la vie de l’URD et je le regrette vivement.
Je garde, enfouis dans ma mémoire, tous les gestes d’affection, de tendresse et de soutien que vous n’avez cessé de me prodiguer tout au long de ces batailles politiques, difficiles pour le Mali, mais nécessaires à la stabilité du pays et l’Etat de droit des citoyens. Je vous en remercie très sincèrement.
Les violences dont j’ai été personnellement victime ainsi que celles inacceptables et condamnables à tous points de vue subies par le Président Dioncounda Traoré sont certes graves, mais comme nous l’avons tous deux rappelé, le pays est au-dessus de tout. Aucun sacrifice n’est de trop pour rétablir la démocratie et réunifier le pays.
Je sais que le Mali sortira grandi de cette épreuve. Notre parti continuera d’être à l’avant-garde du combat pour la démocratie, l’éthique et les valeurs qui ont fondé et fondent le MALI éternel.
Nous devons poursuivre le combat pour un Mali réunifié, car » celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui « .
Chers amis,
Le Mali doit renaître pour continuer à servir de modèle de bonne gouvernance, de tolérance, de fraternité et de solidarité.
C’est un devoir commun, c’est notre mission de génération et nous pouvons les assumer, en toute responsabilité et en toute dignité.
Nous devons pour assurer la renaissance de notre pays promouvoir la culture de la paix et de la tolérance, la culture de l’idéal démocratique et républicain, la culture de la justice et du travail : des valeurs qui forgeront le citoyen malien de demain.
Le Mali a besoin de tous ses enfants et de tous ses amis, c’est pourquoi je voudrai pour finir dire comme le Pasteur Luther King qu’ » A la fin nous nous souviendrons moins des mots de nos ennemis que des silences de nos amis « .
