Le projet pilote financé par l’Aide humanitaire allemande et Welthungerhilfe pour environ 500 millions de Fcfa, couvrira les cercles de Djenné, Douentza, Diré et Goundam. L’Allemagne entretient, avec notre pays, une coopération dynamique et exemplaire concrétisée par nombre de projets et programmes dans tous les domaines du développement. Cette solidarité s’accentue dans la gestion de la période après crise avec, entre autres, le lancement officiel à Mopti d’un nouveau projet pilote MLI 1.064 intitulé : « Renforcer la citoyenneté des jeunes et leurs capacités de gestion civile des conflits ».
La cérémonie de lancement, présidée par Mamadou Gaoussou Traoré, le conseiller aux affaires administratives et juridiques du gouverneur, s’est déroulée mardi à l’hôtel Mankanté de Sévaré en présence du chef de projet, Mme Sabine Greiner, du 2è vice-président du Conseil régional, Haïballa Ould Hamma.
Boubacar Bocoum, le coordinateur du projet, les responsables des Ong partenaires, Adama Traoré, le président de l’association Acte Sept, Nabé Vincent Coulibaly, le directeur de Cief (Centre International d’Expertise et de Formation) et son coordinateur régional de Mopti, Oumar Gouro Diall, ont participé à l’événement tout comme les préfets, représentants des services techniques, élus et organisations de la société civile des cercles de Djenné et Douentza, zones d’intervention du projet dans la région de Mopti.
Financé par l’Aide humanitaire allemande et Welthungerhilfe (ex-Agro-action allemande) pour environ 755.000 euros, soit 500 millions de Fcfa, ce projet pilote d’une durée de 11 mois couvrira 4 cercles du delta intérieur du Niger : Djenné et Douentza dans la région de Mopti, Diré et Goundam en 7ème Région.
Au regard de la fracture sociale occasionnée par la crise souvent liée au taux élevé du chômage, aux faibles opportunités, au manque d’alternatives et de structures d’accueil des jeunes, le projet ambitionne améliorer le « vivre ensemble » des populations en permettant aux jeunes d’identifier les causes des problèmes et de contribuer à leur gestion civile.
Le projet cible 1.500 jeunes adultes et 500 acteurs clés comme bénéficiaires directs et environ 150.000 bénéficiaires indirects dans les 4 cercles retenus. Sa mise en œuvre se réalisera à travers deux composantes qui englobent l’inclusion sociale des jeunes et la gestion des conflits par l’Association Malienne pour la Survie au Sahel (Amss) à Tombouctou, le Centre international d’expertise et de formation (Cief) en 5ème Région. Le volet artistique est assuré par Acte Sept dans les deux régions.
Pour l’instauration d’un vrai dialogue communautaire, le projet s’appuiera dans sa composante « A » sur les mécanismes culturels de gestion de conflits à travers les foras d’échanges, la formation en gestion civile des conflits des acteurs clés (leaders communautaires), le théâtre, la musique et l’art comme outils d’action. Le second volet est axé sur le Cash for work (argent contre travail) dans la réhabilitation et la construction d’environ 40 centres de jeunes avec un appui aux plus vulnérables dans les communes et villages.
En plus de l’intervention du représentant de l’Ong Welthungerhife et du discours du représentant du gouverneur, les participants ont suivi une présentation du projet et participé à des échanges avec le chef du projet, Sabine Greiner, appuyé par Boubacar Bocoum. La troupe artistique d’Acte Sept pour recueillir les contributions des participants a joué un sketch de sensibilisation sur la réconciliation et la paix qui sera présenté dans les jours à venir, dans la zone d’intervention du projet en précurseur.
Sabine Greiner a rappelé la présence dans notre pays de l’Ong Welthungerhilfe depuis plus de 40 ans avec des interventions dans les domaines de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, du développement rural, la gestion des eaux, les micro-crédits, l’éducation et le soutien des enfants et des adolescents dans presque toutes les régions du pays. Dans ces différents secteurs, plus de 80 projets ont été implantés pour un investissement de plus de 30 millions d’euros avec l’appui de la coopération allemande, l’Union européenne, l’Unicef, l’Usaid et le Pam, a-t-elle expliqué. Le présent projet, a-t-elle souligné, est une contribution de sa structure à la reconstruction du Mali.
Mamadou Gaoussou Traoré a remercié le Gouvernement allemand, l’Ong Welthungerhife et ses partenaires pour cette importante assistance dans l’œuvre de reconstruction. « Cette initiative est la bienvenue dans une zone affectée par la crise comme la nôtre où nous sommes condamnés à vivre ensemble », a noté le 2ème adjoint du maire de Douentza.
Amadou Koïta a jugé que la réconciliation était un passage obligé au Mali pour faire face à l’essentiel (la reconstruction). Cette nécessité, a-t-il cependant tempéré, ne peut signifier accorder des primes aux rebelles qui ont délibérément commis des exactions.
