Le corps d’une petite fille de 6 ans, Marie, est découvert à côté de celui de sa maman. Toutes deux sont mortes de faim et soif dans le désert ! Selon les récits, la petite Marie est née de parents qui se sont rencontrés sur la route de l’immigration, en Libye : Fati Dosso, sa mère, une Ivoirienne de 30 ans, orpheline de père et de mère et Mbengue Nyimbilo Crépin dit Pato, son géniteur, de nationalité camerounaise.
Après plusieurs tentatives de rejoindre l’Europe via la Méditerranée, Fati et Mbengue s’installent en Tunisie. Mais pas pour longtemps. «Pato était avec sa femme et la petite Marie lorsqu’ils ont été expulsés à la frontière tuniso-libyenne. On suppose qu’il est allé chercher de l’eau et a perdu leurs traces. Il ne reverra plus jamais sa femme et sa petite fille qui sont décédées dans le désert de famine et de soif». Quel triste destin !
Alors que les conditions de vie devenaient de plus en plus difficiles et l’avenir incertain, une jeune migrante a emballé son bébé dans un sac plastique pour le jeter dans la mer. Des pêcheurs ayant aperçu le sac qui flottait au-dessus des vagues sont parvenus à le récupérer pour voir son contenu. Grande fut leur surprise d’y découvrir un bébé vivant. C’est ainsi que grâce à ces braves pêcheurs, le bébé a été sauvé d’une mort certaine. Quel miracle !
Voilà deux histoires racontées par le Centre d’initiatives pour une migration sûr (Cims), une organisation à but non lucratif dont l’objectif est la lutte contre la migration irrégulière. Deux histoires à la fois poignantes et bouleversantes. Les images des derniers instants de complicité de la petite Marie avec son père et son corps à côté de sa mère sont à la limite du soutenable. Que dire de ce bébé sorti du sac plastique par les pêcheurs !
Ces deux histoires constituent une face cachée du drame migratoire qui frappe de plus en plus les femmes et les enfants. Ces deux drames en plus de tant d’autres interpellent la conscience humaine, notamment les dirigeants européens et africains.
Des drames comme celui de la petite fille Marie et sa mère ne font pas la «Une» des grands médias occidentaux, encore moins africains. Des drames comme celui de la petite fille Marie et sa mère ne méritent pas d’être sujets de grands débats sur les plateaux de télévision afin d’attirer l’attention de l’opinion nationale sur cette tragédie. Des drames comme celui ayant frappé la petite fille Marie et sa mère sont ignorés dans les discours officiels en Afrique et en Europe.
La petite fille Marie et sa mère sont victimes de la politique migratoire soutenue par certains Etats européens pris en tenaille par les extrêmes droites avec la complicité de pays africains comme la Tunisie, le Maroc et la Libye, dont les dirigeants considèrent les migrants subsahariens comme des «criminels».
Pour éviter d’autres Marie et Fati Dosso, il est temps que les pays européens revoient leur politique migratoire avec plus d’humanisme et que les Etats africains fassent face à leurs responsabilités. Les jeunes africains ne méritent pas de mourir au fond de la Méditerranée et dans le Sahara.