Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Tension politique au Niger : -Les sanctions et l’ultimatum de la Cédéao… : -Le soutien de l’Union européenne… : -Les mises en garde du Burkina, du Mali et de la Guinée…
Publié le mercredi 2 aout 2023  |  Le challenger
Sommet
© aBamako.com par Dr
Sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation politique au Niger
Participation du Président de la République, S.E.M Alassane OUATTARA, au Sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation politique au Niger, ce dimanche 30 juillet 2023, à Abuja.
Comment


Le 51è Sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de la Cédéao, réuni le 30 juillet 2023 à Abuja, a pris de vigoureuses mesures relatives contre les autorités militaires du Niger et a menacé d’user de la force pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Le Haut représentant de l’U.e soutient l’initiative. Les gouvernements du Faso, du Mali et de la Guinée expriment leur solidarité au peuple frère du Niger, mettent en garde l’institution communautaire si elle met sa menace à exécution.

La Conférence estime que «le Président Mohamed Bazoum demeure le Chef d’Etat légitime élu de la République du Niger, reconnu par la Cédéao, l’Union Africaine et la communauté internationale. A cet égard, seuls les actes officiels du Président Bazoum ou de ses cadres dûment mandatés, seront reconnus par la Cédéao». Elle a condamné avec la plus grande fermeté la tentative de renversement de l’ordre constitutionnel au Niger et la détention illégale du Chef d’Etat du Niger, ainsi que de membres de sa famille et de son gouvernement. Elle exige en conséquence sa libération immédiate et son rétablissement dans ses fonctions de Président de la République, ainsi que la restauration de l’ordre constitutionnel en République du Niger tout en rejetant toute forme de démission qui lui serait attribuée.

Pour la Conférence des Chefs d’Etats et de gouvernements, la détention du Président Mohamed Bazoum est une prise d’otage. Et elle tient les auteurs de la tentative de coup d’Etat pour responsables de la sécurité et de l’intégrité physique du Président, ainsi que des membres de sa famille et de son gouvernement.

Si les exigences de la Conférence n’étaient pas satisfaites dans un délai d’une semaine, souligne le communiqué final, la Conférence envisage de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force. «A cet effet, les Chefs d’Etat-major de la Défense de la Cédéao devront se réunir immédiatement ».

Des mesures sans précédent avec application immédiate

La Conférence exige des comptes aux responsables ayant commis des actes qui ont entrainé des pertes en vies humaines et la destruction de biens de citoyens et résidents innocents et condamne les déclarations de soutien de gouvernements étrangers et d’organismes militaires étrangers privés.

Les chefs d’Etats et de gouvernements de la Cédéao ont pris des mesures sans précédent avec application immédiate. Il s’agit de la Fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Cédéao et le Niger ; de l’établissement d’une zone d’exclusion de la Cédéao pour tous les vols commerciaux à destination ou en provenance du Niger ; de la suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les Etats membres de la Cédéao et le Niger; du gel de toutes les transactions de service, y compris les services publics et des avoirs de la République du Niger dans les banques centrales de la Cédéao ; du gel des avoirs de l’Etat du Niger, ainsi que des entreprises publiques et parapubliques logés dans les banques commerciales ; de la suspension du Niger de toutes formes d’assistance financière et de transactions avec toutes les institutions financières, notamment la Bidc et la Boad ; de l’interdiction de voyage et gel des avoirs des officiers militaires impliqués dans la tentative de coup d’Etat.

Selon le communiqué final, «cette mesure s’applique également aux membres de leurs familles et aux civils acceptant de figurer dans toute institution ou tout gouvernement à mettre en place par ces officiers militaires ». L’Uémoa a endossé ces mesures de la Cedeao. Dans un message publié sur le réseau social Twitter, Joseph Borrel a souligné que l’Union européenne, dont il est le Haut représentant pour la politique extérieure, soutiendra rapidement ces mesures.

24 heures après la tenue de ce Sommet et l’entrée en vigueur de ces mesures, les gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali ont réagi dans un communiqué conjoint. Premier du genre. Les gouvernements de transition du Faso et du Mali expriment leur solidarité au peuple frère du Niger qui a décidé en toute responsabilité de prendre son destin en main et d’assumer devant l’histoire la plénitude de sa souveraineté. Ils dénoncent la persistance de ces organisations régionales à prendre des sanctions aggravant la souffrance des populations et mettant en péril l’esprit de panafricanisme.

Comme l’intervention unilatérale de l’Otan en Libye

Ils refusent d’appliquer ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les Autorités Nigériens. Toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali avertissent-ils, et entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cédéao, ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger. Ils mettent en garde contre les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la région comme l’a été l’intervention unilatérale de l’Otan en Libye qui a été à l’origine de l’expansion du terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

‘’Les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali sont profondément indignés et surpris par le déséquilibre observé entre, d’une part, la célérité et l’attitude aventurière de certains responsables politiques d’Afrique de l’Ouest désireux d’utiliser la force armée pour rétablir un ordre constitutionnel dans un pays souverain, et d’autre part, l’inaction, l’indifférence et la complicité passive de ces organisations et de ces responsables politiques à aider les Etats et les peuples victimes de terrorisme depuis une décennie et abandonnés à leur sort.»

Le Gouvernement de transition de la Guinée a aussi publié un communiqué dans lequel il estime qu’une intervention militaire au Niger actera la dislocation de l’organisme sous-régional.

Moussa Diarra

Commentaires