Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

International

Coup d’Etat au Niger : Les Maliens se prononcent
Publié le vendredi 4 aout 2023  |  Le SAGE
Comment


Après le coup d’État au Niger le 26 juillet 2023, les autorités de la transition du Mali et les putschistes du Niger se sont donnés la main pour relever les défis du moment malgré les sanctions prises par la CEDEAO. Plusieurs Maliens sont convaincus que ce coup d’État ne fera que renforcer les liens de coopération entre le Mali et le Niger afin de combattre le terrorisme dans les pays du sahel.



Le Président nigérien, Mohamed Bazoum, née le 21 janvier 1960, dont le pouvoir a été renversé le 26 juillet 2023, est élu démocratiquement Président du Niger, le 21 février 2021. Compte tenu de la situation, une rencontre d’urgence de la CEDEAO a été tenu au cours de laquelle plusieurs sanctions ont été prises contre le Niger et les nigériens.

Les Maliens sont convaincus que ce coup d’État ne fera que renforcer les liens entre les deux pays.

Demba Dagnon, jeune diplômé soutient que le putsch est le bienvenu. « Selon moi, ce coup d’Etat est le bienvenu au Niger, d’une part le président déchu n’avait pas confiance en son armée, il a même dit que les terroristes sont bien formés et aguerris que son armée, d’autre part le Niger faisant frontière avec les deux autres pays du Sahel (le Mali et le Burkina) qui ont chassé de leurs territoires l’armée française qui s’est réfugiée au Niger. Il était grand temps que l’armée nigérienne se décide de prendre les choses en main, vu qu’ils ont le soutien de la majeure partie de la population », dira Demba Dagnon, jeune diplômé. Concernant les sanctions de la CEDEAO, ce jeune diplômé dira que l’organisation sous régionale les a juste infligées parce qu’elle a le pouvoir de les infliger au peuple nigérien. « Mais tout compte fait le Niger s’en sortira », promet-il.

Pour Adama Doumbia enseignant chercheur en textile, il dit être pour le communiqué diffusé après ce coup d’État pour plusieurs raisons. « Premièrement, après le coup d’État, le nouvel homme fort du Niger s’est vite confié au Mali et au Burkina Faso et se dit prêt à travailler avec ces deux nations. Le capitaine Ibrahim TRAORE, président du Burkina Faso l’a mentionné dans son tête à tête avec Vladimir Poutine. Or, quand une personne se confie à toi ou on te confie un dépôt, tu exploreras tous les voies et moyens pour protéger cette personne ou ce dépôt. Deuxièmement le destin de ses trois pays (Mali-Burkina-Niger) est indissociable face à cette guerre imposée, car leur objectif commun est d’éradiquer le fléau du terrorisme aujourd’hui », à laissé entendre Adama Doumbia.

Selon Demba Diabaté, Président de l’AJAP-Mali, les organisations régionales et sous-régions Africaines sont devenues aujourd’hui les machines de pression des occidentaux sur les pays africains. « Elles exercent toujours des actions édictées par les puissances occidentales contre les pays touchés par des crises multidimensionnelles qui sont issues de l’intervention militaire de l’OTAN en Libye ».

Ces sanctions, dit-il, sont illégales et inhumaines du point de vue géo stratégique que sécuritaire. « Elles n’auront pas d’impact fort sur le Niger. Déjà, nous pouvons constater que le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry et le Tchad sont des pays africains dirigés par des militaires, avec une solidarité internationale, ils peuvent soutenir le Niger et ainsi amoindrir les effets de ces sanctions ».

Pour le sociologue Mohamed Abdellahi Elkhalil, Spécialiste des questions sociales et sécuritaire du Sahel, Facilitateur Extrémisme violent et religieux/Prévention de conflit, le putsch au Niger est un coup dur pour les occidentaux, et particulièrement la France, qui a perdu l’un de ses derniers alliés au Sahel, immense régions minée par des les attaques de groupe djihadistes liés aux organisations État Islamique et Al-Qaïda, et ravagée par la pauvreté et l’instabilité.

Pour ce qui concerne l’avenir dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, ce jeune sociologue dira qu’après la brouille entre la France, le Burkina Faso et le Mali, Mouhamed Bazoum avait accueilli les troupes et l’arsenal de guerre du pays colonisateur sur son territoire. Une partie des forces françaises de Barkane ont été redéployés au Niger. Et que les soldats de l’opération Sabre indésirables au Burkina Faso ont été eux aussi redéployés au Niger.

Quant aux Etats-Unis, affirme l’expert, ils disposent d’une base militaire à Agadez où sont déployés quelques 800 militaires pour des rotations de six mois. La 201 Air Base dispose d’un Centre de surveillance du Sahel et est équipée d’une importante flotte de drones.

Il explique que c’est à cause de tout ça que la relation de Bazoum avec les autorités de Bamako était tendue et la lutte transnationale avait été coupé. « Avec l’arrivée des généraux au pouvoir au Niger, une réponse transnationale dans la lutte contre le terrorisme peut être possible. Car les canaux de discussions peuvent être fluide entre les différentes juntes », ajoute Mohamed Abdellahi Elkhalil

S’agissant du Mali il souligne que le Mali étant très proche du Général Mody dont son nom est cité et bien apprécié par Oumar Tchiany, peut jouer le rôle de facilitateur et proposer une solution de sortie de crise en faveur des généraux.

Pour rappel, au cours de cette décennie, c’est le troisième coup d’État organisé dans le pays après deux tentatives en mars 2021 et 2022.

Korotoumou Diabaté

Le SAGE
Commentaires