Nous sommes au soleil des Coups d’Etat militaires en Afrique francophone. Nous assistons au renversement des présidents démocratiquement élus par le peuple. Il s’agit justement du cas du Mali, de la Guinée Conakry, du Burkina Faso et récemment le Niger. Les raisons sont la plupart justifiées par la mauvaise gouvernance source de la corruption, de l’injustice, de l’inégalité sociale, du clientélisme, du détournement des deniers publics et autres maux. A cela s’ajoute l’insécurité provoquée depuis des années par le terrorisme dans les zones sahéliennes.
Les présidents montrant incessamment leur incapacité à protéger les populations et leurs biens, à satisfaire les attentes des populations surtout leurs besoins essentiels, sont désormais vus comme des ennemis à abattre. Beaucoup de ces présidents ont longtemps ignorés les cris de cœur de leurs populations en servant indignement l’impérialisme français. Une pratique qui ne saurait prospérer dans un monde où rien ne se dissimule grâce aux nouveaux outils de communication. Ainsi, les vieux démons ont refait surface s’assimilant à une révolution.
Et depuis, les treillis ont été troqués contre le luxueux fauteuil des palais. Ce coup de force à la démocratie commence à susciter l’appétit du coup d’Etat au point à le normaliser. On voit même au militaire le sauveur de l’Afrique. Désormais, on est en droit de se demander s’il est encore possible de conquérir le pouvoir par la voie des urnes ou faire une passation démocratique du pouvoir. Les problèmes socio-politiques, économiques et religieux seront toujours des défis à relever pour les autorités choisies par le peuple, si cela est toujours possible. Surtout lorsque à la moindre des erreurs dans la gouvernance, au lieu de bénéficier le soutien des populations, elles sont vite vilipendées et confrontées à des actions de révolte conduisant finalement à une prise de pouvoir par les militaires. Ce scénario commence à être compris au point que la plupart des gens désirent aujourd’hui devenir militaire pour espérer un jour accéder au pouvoir.
Même si les coups d’Etat sont un crime imprescriptible aux yeux de la loi, ils semblent ne plus être le cas vu qu’ils deviennent monnaie courante. Les soutiens au putsch augmentent à chaque coup d’Etat. A ce rythme, il serait difficile voire impossible pour un président élu en Afrique francophone de terminer son mandat sans être victime d’un coup d’Etat militaire.
Il revient aux hommes politiques de respecter désormais leurs engagements envers le peuple car, sans l’accord d’un peuple meurtri et révolté, le coup d’Etat militaire n’est possible. Les putschistes ont toujours besoin du peuple pour légaliser ou légitimiser leur prise de pouvoir. En tous cas, l’habitude est une seconde nature et la nature a horreur du vide, dit-on.