Le Front national a accusé lundi la communauté internationale de "duplicité" en jugeant qu'un "civil malien victime de la répression des islamistes fondamentalistes" avait moins d'égards qu'un "rebelle syrien soutenu par la mouvance salafiste".
"Selon que vous serez un rebelle syrien soutenu par la mouvance salafiste,
ou un civil malien victime de la répression des islamistes fondamentalistes
dans le nord du Mali, la justice onusienne ne sera pas la même", juge le FN
dans un communiqué.
"Alors que la communauté internationale s'entête à vouloir intervenir dans
la guerre civile syrienne avec les conséquences que cela entraînerait pour
l'équilibre géostratégique dans la région et le basculement après la Libye,
l'Egypte et la Tunisie d'un nouveau pays dans la sphère islamiste, pas un mot
sur le sort de la population du nord du Mali livrée au fascisme vert le plus
violent", ajoute le FN.
La Syrie est en proie depuis le 15 mars 2011 à une révolte populaire contre
le régime de Bachar al-Assad qui s'est militarisée au fil des mois face à la
répression menée par les troupes régulières. Plus de 15.800 personnes, en
majorité des civils, ont été tuées en 15 mois, selon l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH). Aucune intervention internationale n'a eu lieu.
"Les autorités maliennes et l'Union africaine, qui ont sollicité le soutien
de l'ONU au déploiement d'une force régionale pour rétablir la sécurité et
mettre fin à la sécession dans le nord du Mali, se voient opposer une fin de
non recevoir", souligne de son côté le FN.
"Une fois encore, la duplicité de la communauté internationale illustre les
limites et la subjectivité du droit d'ingérence érigé pourtant en bras armé du
nouvel ordre mondial. Le Front national dénonce ce double langage permanent,
cet interventionnisme à géométrie variable qui discrédite l'Onu", ajoute le
FN, qui défend lui-même le principe de non ingérence.
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