La commune urbaine de Kati et des quartiers périphériques de la commune III de Bamako, tels Sirakoro Dounfing, Koulounikô, Diagoni, Sanakô, Sôkônafing et Minkoungo se piétinent les orteils sur des parcelles depuis 2014. L’association ‘’dougou nièta’’ et les légitimités traditionnelles de ces quartiers ont donné de la voix, dimanche dernier, sur le terrain de football de Sirakoro Dounfing.
Les organisateurs de cette sortie publique interpellent les autorités à s’impliquer pour une résolution définitive d’une situation qui entame sa 10è année. Malgré les procédures judiciaires et les décisions en faveur des quartiers concernés ! «On a tour à tour saisi la Cour d’Appel puis la Cour Suprême qui ont toutes deux reconnu les droits des quartiers concernés sur les parcelles litigieuses. Mais la commune urbaine de Kati continue d’annexer nos terres. Elle les morcèle et vend n’importe comment sans notre accord. Sirakoro Dounfing ne fait plus partie de Kati depuis 1997. C’est pareil pour les autres quartiers concernés » explique Issiaka Niaré, chargé de la documentation auprès du chef de quartier de Sirakoro Dounfing.
Arrêter les menaces …
«Notre quartier a été affecté à la Commune III du District de Bamako sous le régime d’Alpha Oumar Konaré. Sirakoro Dounfing se limite à la résidence d’une ancienne ministre à Kati Sananfara. Cette délimitation a été revue en 2011 au cours d’une visite de terrain par les agents de l’Institut Géographique du Mali en présence des autorités de Kati, des forces de l’ordre ainsi que du service de l’urbanisme et du domaine. Nous lançons un cri de cœur aux autorités du pays pour nous remettre dans nos droits afin d’arrêter les dégâts collatéraux et les menaces qui s’accentuent de plus en plus entre Kati et nous» a-t-il avisé.
Au nom des légitimités traditionnelles des quartiers victimes, Souleymane Niaré, chef du quartier de Sirakoro Dounfing, a invité les plus hautes autorités à une résolution pacifique du différend. «Le Malikura ne serait jamais une réalité sans la bonne gestion des problèmes fonciers qui affectent depuis longtemps nos tissus sociaux. Il faut que les autorités prennent leur responsabilité pour accompagner les décisions judiciaires en remettant chacun dans son droit. Kati et nous sommes de la même famille. …» a-t-il plaidé.