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Situation sécuritaire : Grave menace sur le processus de paix
Publié le dimanche 13 aout 2023  |  Le Wagadu
Niger:
© Autre presse par DR
Niger: réunion des chefs d`état-major de la Cedeao samedi au Ghana
Des soldats nigériens montent la garde alors que des partisans du Conseil national nigérien pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) se rassemblent pour une manifestation à Niamey le 11 août 2023 près d`une base aérienne française au Niger.
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Le blocage qui prévaut depuis près d’une année sur la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger semble produire l’effet contraire. Plutôt que d’enregistrer des progrès ou de stagner, la situation connait une détérioration dont l’aboutissement ne peut être qu’une reprise des hostilités entre les parties signataires. Avec le retrait en cours de la MINUSMA qui était le garant du cessez-le-feu, il n’y a plus d’obstacle pour entrer dans cette phase à l’issue très incertaine.

Actuellement, la question que beaucoup d’acteurs se posent c’est de savoir à quel moment la reprise des hostilités tant redoutée va avoir lieu entre les parties signataires de l’Accord. Ce, dans la mesure où il n’y a plus de mécanisme pouvant empêcher la survenue de ce scénario avec le retrait en cours de la MINUSMA qui a d’ailleurs cessé toute activité dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord. C’est d’ailleurs dans ce cadre que l’on assiste à une rétrocession de ses bases à l’armée malienne.

D’ailleurs, l’opération qui a le plus suscité de réaction c’est sans doute celle de la base de la mission onusienne à Ber, localité située à environ 60 km à l’ouest de Tombouctou. Bien que la MINUSMA ait une base au niveau de cette localité, celle-ci reste tout de même sous le contrôle des ex-rebelles à l’image de la ville de Kidal. Depuis un certain temps, l’on assiste d’ailleurs à des survols des avions de l’armée malienne au niveau de cette localité suscitant quelques réactions. La même scène qui s’était pourtant produite, le 5 avril dernier, veille de la célébration de l’anniversaire de la « proclamation de l’indépendance de la fantomatique État de l’Azawad » avait été dénoncée par la CMA estimant ainsi une violation du cessez-le-feu.

Vers la rupture de cessation des hostilités

Outre cette situation, les ex-rebelles ont également reproché à l’armée malienne et ses partenaires d’avoir attaqué l’une de ses bases située à Foyta, dans la région de Tombouctou, en fin de semaine dernière. Autant dire que l’on s’avance dangereusement vers la rupture de la cessation des hostilités arrachée après de nombreuses pertes en vie humaine. En plus de cette situation, l’on sait aussi que certains responsables au niveau étatique travaillent d’arrache-pied pour obtenir une division au sein des mouvements impliqués dans le processus de paix.

Le dernier épisode en date remonte à moins d’un mois avec le cas du GATIA dont le ministre en charge de la réconciliation s’est empressé de reconnaître le nouveau bureau qui prétend avoir renversé Fahad Ag Al-Mahamoud dont le mandat n’est pas encore terminé. Cela semble en réaction au fait que ce dernier ait pris fait et cause pour le CSP-PSD une plateforme regroupant de nombreux mouvements impliqués dans le processus de paix et qui est à couteaux tirés avec les autorités par rapport à la mise en œuvre de l’Accord.

Engager le dialogue avec les mouvements armés

Pourtant, un nouveau front est loin de faire l’affaire du pays déjà confronté à de nombreux défis. Outre l’incertitude sur le plan sociopolitique, le front sécuritaire connait aussi une certaine détérioration avec la survenue récente de nombreuses attaques meurtrières dans les localités du Nord et du centre ayant coûté la vie à des dizaines de civils et de militaires. Cela, sans compter l’équation nigérienne dont les autorités maliennes ont annoncé que l’option de l’intervention militaire brandie par la CEDEAO pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel est synonyme d’une déclaration de guerre.

Pour ce faire, elles ont même indiqué prendre part pleinement « aux opérations de légitime défense en cas d’agression de la CEDEAO ». Certes, pour l’heure, même après l’expiration du délai fixé par la CEDEAO pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel, c’est toujours l’option politique qui est privilégiée. Même si rien n’est à écarter dans la mesure où un compromis parait très improbable puisque chaque partie reste campée sur ses positions et la démission du président renversé n’est toujours pas obtenue. Ce qui n’exclut une intervention militaire à laquelle le Mali voudrait y prendre part alors que le front intérieur n’est toujours pas apaisé. C’est dire que le risque est trop grand pour le pays déjà engagé sur plusieurs fronts. D’où la nécessité d’engager le dialogue avec les mouvements armés impliqués dans le processus de paix plutôt que de travailler à l’escalade aux issues très incertaines.

Cheick B CISSÉ

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