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Échec de la France en Afrique et montée de la Russafrique : Des sénateurs français alertent
Publié le dimanche 13 aout 2023  |  Algérie Focus
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Doucement, mais sûrement, la France est poussée petit à petit à la sortie du continent africain. La présence de l'ancienne puissance coloniale et son influence sont de plus en plus controversées et le navire français prend l'eau de partout. La France constate à ses dépens l'échec de sa politique en Afrique alors que le glas a sonné et que la tendance est irréversible, selon des observateurs.


Devant cette situation qui voit le recul de l'influence française en Afrique, des sénateurs ont titré la sonnette d'alarme. Ils sont en effet 94 à avoir écrit une lettre à Emmanuel Macron pour l'interpeller sur la situation actuelle en Afrique. Le coup d'État au Niger a été la goutte qui a fait déborder le vase. « Aujourd'hui, la Françafrique d'hier est remplacée par la Russafrique militaire, par la Chinafrique économique ou l'Américafrique diplomatique », écrivent les sénateurs mécontents de la politique du président français.


Ces sénateurs font donc un constat amer pour la France. Ils constatent que la France est non seulement dégommée du Niger, du Mali, de la Centrafrique, du Burkina Faso, mais aussi d'Algérie, du Maroc, de la Tunisie. La Côte d'Ivoire et le Sénégal sont aussi en train de l’éjecter par des actes anti-français.



Menés par les sénateurs LR Roger Karoutchi (vice-président du Sénat), Bruno Retailleau (Président du groupe Les Républicains) et le président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, Christian Cambon, ces élus regrettent « l'échec de l'opération Barkhane » et « l'effacement de la France » en Afrique.


La France indésirable en Afrique
Pour y remédier, ils demandent à Emmanuel Macron de revoir sa politique africaine. Il rappellent qu'ils ont interpellé « depuis plusieurs années » les gouvernements successifs sur la place et le rôle de la France en Afrique. En réponse, ces gouvernements « prétendant de ne pas être des nostalgiques de la Françafrique, ils font le constat amer ». Les sénateurs constatent donc qu’« aujourd'hui, le Niger, hier le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso ont rejeté la France, les forces françaises, les entreprises françaises ».


Ils ajoutent que « les milices Wagner, peu sourcilleuses des droits humains ou de démocratie, mais parfaitement disponibles pour tous les dictateurs ou les dirigeants, se maintenant au pouvoir en coalisant leurs populations contre l'ancienne puissance coloniale », ont pris la place de la force française.


De son côté, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, n'est pas du même avis que les sénateurs. « Je ne peux pas laisser dire que l'opération Barkhane a été un "échec" », a-t-il réagi à la lettre ouverte des sénateurs en ajoutant : « Notre armée n'a eu de cesse de faire reculer les groupes terroristes au Sahel, sauvant des milliers de vies sur place et protégeant celles des Français des menaces d'attentats sur notre sol ». Cependant, ce ministre reconnaît que « bien entendu, des leçons à en tirer, comme pour toutes les crises et pour toutes les opérations militaires ».

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