La destruction des mausolées de Tombouctou dans le nord du Mali, au nom d`un islam fondamentaliste, fait écho à celle des bouddhas millénaires de Bamiyan, méthodiquement saccagés à l`explosif en mars 2001 par les talibans afghans en dépit des protestations internationales.
Début mars 2001, le chef suprême des talibans, le mollah Omar, ordonnait la
destruction des deux bouddhas géants de Bamiyan (centre-est), trésors
archéologiques vieux de plus de 1.500 ans jugés "anti-islamiques".
Sculptés en haut-relief dans une falaise en grès ocre à 2.500 m d`altitude,
Sorkhbot (Statue rouge), bouddha masculin de 55 mètres de haut, et Shah Mama
(Mère des rois), bouddha féminin de 38 mètres, dominaient la vallée de Bamiyan
depuis le Vème siècle.
En 25 jours, ils seront réduits à l`état de gravats, attaqués dans un
premier temps à coups d`obus et de roquettes, puis, devant leur résistance, à
la dynamite.
A l`époque comme aujourd`hui pour les mausolées de Tombouctou, l`UNESCO,
l`ONU et toute la communauté internationale avaient multiplié en vain les
appels à la raison, une délégation d`oulémas arabes se rendant même à Kandahar
(sud) pour tenter en vain d`infléchir les talibans.
Deux ans après leur destruction, le site a été inscrit en 2003 au
patrimoine de l`Unesco, ce qui a permis de consolider les immenses niches où
étaient installés les bouddhas et d`inventorier les vestiges.
Régulièrement, des projet de reconstruction sont évoqués sans qu`à ce jour,
aucun accord n`ait pu être conclu entre le gouvernement afghan et ses
partenaires internationaux.
alc/jf