Le mercure est monté d’un cran, la semaine dernière, dans les relations entre le Mali et l’ex-puissance coloniale. Le nouveau malaise fait suite à la suspension de la délivrance de visas aux ressortissants maliens, après le placement du Mali, y compris la capitale Bamako, en zone rouge, « formellement déconseillée » aux voyageurs. Jusqu’à nouvel ordre, en clair, les services de l’ambassade de France à Bamako ne délivrent plus de visas. Le Mali, à travers son département ministériel des Affaires étrangères, se disant surpris d’avoir appris le classement de tout son pays en zone rouge, a décidé à son tour de suspendre la délivrance de visas par les services consulaires maliens à Paris, en vertu du «principe de réciprocité».
En attendant un dénouement peu plausible, tous les regards sont tournés vers les sans-papiers maliens de l’Hexagone. Il s’agit de milliers de jeunes concitoyens ayant tout abandonné au bercail pour aller échouer derrière l’océan. La question est maintenant de savoir si toutefois les autorités françaises ne vont pas procéder à leur expulsion. Et aux yeux des observateurs avisés, ces Maliens qui n’ont ni papiers ni travail, pourraient payer les frais de la décision le Mali à vouloir répondre coup par coup à un pays où il y a moins de 4 ans il courbait l’échine sans qu’on le lui demande.