Le mardi 08 août 2023, la salle de conférence du département du ministère des Malien Etablis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine a abrité un point de presse au cours duquel le ministre Mossa Ag ATTAHER a informé l’opinion publique du démarrage des activités des états-généraux de la migration et du cadre de concertation avec les maliens établis à l’extérieur. Le thème retenu pour l’occasion est ainsi formulé : ‘’Mobilités humaines, facteur d’intégration, de développement et d’enrichissement culturel : Quelle contribution des Maliens établis à l’extérieur à la refondation de l’Etat ?’’.
Les états généraux de la migration et le cadre de concertation avec les Maliens établis à l’extérieur se tiendront du 17 au 19 août prochain, sous le Haut patronage du Président de la Transition, et visent à diagnostiquer la situation des Maliens résidants à l’étranger. Les deux événements dénotent, selon le ministre, de l’attention que les plus hautes autorités portent aux concitoyens établis à l’extérieur et devraient contribuer à restaurer l’unité, l’entente et la cohésion au sein de la diaspora malienne.
Selon le ministre Mossa Ag ATTAHER, l’initiative s’inspire par ailleurs de la vision du chef de l’Etat selon laquelle «Les Maliens établis à l’extérieur ont un rôle à jouer dans la refondation de l’Etat à travers leurs expertises en vue d’une transformation profonde de notre gouvernance». Et de relever au passage qu’il sera question, durant les trois jours consacrés à l’événement, de faire un diagnostic réel de la situation de la diaspora malienne, de présenter les opportunités en termes d’investissements productifs pour elle, de promouvoir la coopération internationale sur les enjeux migratoires, d’échanger sur leurs contributions au développement national et à la gouvernance migratoire, de réfléchir dans une vision commune aux actions concrètes à engager pour répondre aux différent enjeux du phénomène migratoire.
Pour ce faire, l’évènement verra la participation des représentants de toutes les composantes de la diaspora notamment des responsables associatifs, des intellectuels, des opérateurs économiques et de nombreux acteurs nationaux impliqués dans les questions migratoires.
À noter les flux de transfert de fonds en provenance de la diaspora varie entre 7 à 10% du PIB malien et que les compatriotes établis à l’extérieur contribuent au développement de notre pays par nombre de réalisations dont le programme TOKTEN est l’illustration la plus parfaite.
Aly Poudiougou
Etats généraux de la migration : Une course vers l’inconnu
Issues des Assises Nationales de la Refondation de l’Etat, les Etats Généraux de la Migration se tiendront du 17 au 19 août 2023, avec l’objectif de faire un diagnostic réel de la situation de la diaspora malienne et de proposer des solutions idoines pour une gouvernance durable des migrations. L’événement est placé sous la haute présidence du chef de l’Etat et accueillera des participants en provenance de divers horizons. Des centaines de Maliens établis à l’extérieur sont ainsi attendu à ce conclave qui s’annonce comme un Nuremberg pour certains, notamment à cause de l’examen de certains dossiers brûlant tel que le décret en rapport avec le statut général des Maliens établis à l’extérieur.
Obtenu au bout d’un âpre combat de la diaspora malienne, l’application dudit décret se fait toujours attendre pour des raisons que seules les plus hautes autorités pourraient expliquer. Et de bonnes sources, ils seront nombreux à effectuer le déplacement avec une seule motivation : exiger du gouvernement l’application stricte d’un décret qu’il a adopté sans pression. A leurs yeux, en effet, des responsables de certaines faitières agissant à leur nom ne répondent plus aux critères des Maliens établis à l’extérieur. Ainsi, à défaut d’une abrogation du texte, ils exigent son application pure et simple.
Selon le contenu dudit décret, est considéré comme établi à l’extérieur «tout citoyen malien qui, après avoir quitté le Mali, s’est établi de manière permanente ou temporaire dans un autre pays, depuis au moins 180 jours consécutifs ou né de résidant à l’étranger dont l’un des parents au moins est malien et dont la déclaration de naissance a été établie au niveau d’une Mission diplomatique ou consulaire du Mali ou transcrite au Centre spécial d’état civil». Il faut également en plus avoir sa résidence habituelle en dehors des frontières reconnues du Mali – être enregistré comme résident à l’étranger auprès de la mission diplomatique ou consulaire du Mali couvrant son pays d’accueil et détenir une autorisation de séjour ou d’un titre de résident du pays d’accueil. Et l’article 4 dudit décret de mentionner que «le Malien établi à l’extérieur, de retour au Mali de plus de 180 jours, ne peut se prévaloir de ce statut pour siéger dans une structure ou instance dédiée aux Maliens établis à l’extérieur ni les représenter dans une association de Maliens établis à l’extérieur».
Par-delà de cette demande légitime, une association composée de quelques milliers de personnes auront également leur représentant à Bamako pour demander l’état des lieux des parcelles d’habitations dont ils se sont acquittés de tous les frais et malheureusement jamais attribués. A défaut d’avoir des parcelles, ils réclament la restitution intégrale des frais payés.
Et ça n’est pas tout. De bonnes sources, le spectre d’un boycott plane également sur la cérémonie d’ouverture pour des raisons que nous ignorons, du moins, au moment où on mettait sur papier cet article de presse.
Comme quoi, ses états généraux à défaut de produire les effets escomptés risquent d’être un règlement de comptes entre les acteurs.