Pour soutenir leurs parents de plus en plus victimes de l’insécurité, les associations dogons à Bamako ont initié un meeting à la Bourse de travail le vendredi 11 août 2023. A leur surprise, l’accès du lieu de rassemblement leur a été refusé à la dernière minute au motif qu’elles n’avaient pas autorisation. Et, de quelle manière ?
Sur place, un impressionnant dispositif de forces de l’ordre composé d’éléments de la Police et de la Garde nationale, plusieurs Pick-up et camions de transport de troupes garés tout au long du boulevard de l’Indépendance. Le spectacle inédit a suscité moult interrogations et commentaires après l’effet de surprise chez les organisateurs, leurs invités et les journalistes présents.
Mais les organisateurs n’ont pas démordu pour autant.
Ils ont battu le rappel des troupes et la rencontre a pu, cahin-caha, se tenir au siège de l’association Djina-dogon, près du Stade du 26 mars.
Soundiè Koné, stagiaire
Bandiagara : Le ras- le – bol !
A Bandiagara les populations sont très, très… fâchées ! Depuis trois semaines, les ‘’faiseurs de morts’’ ont repris du poil de la bête dans leur région qui est entrée en effervescence.
Des personnes tuées ou blessées, plusieurs autres fuyant leurs villages et hameaux pour une destination inconnue, des maisons et greniers incendiés, des bétails volés… C’est le sombre tableau laissé par le récent passage du démon terroriste dans la commune rurale de Doucoumbo, région de Bandiagara.
En effet, le samedi 5 août 2023 aux environs de 16 h 00, le village de Bodio a été la cible d’un véritable carnage de forces obscurantistes : 15 morts, 2 blessés, d’importants dégâts matériels et de nombreux déplacés.
Mercredi 9 août, un grand rassemblement a été organisé par les forces vives pour dénoncer la persistance des attaques dans la région. Et surtout souligner l’urgence à agir vite. Les marcheurs ont été dispersés par des forces de sécurité. Les échauffourées auraient occasionné d’autres victimes.
La ville de Bandiagara est en train d’enregistrer «un nombre croissant de déplacés dans les grandes agglomérations de la région» peut-on lire dans une lettre des forces vives de la localité, adressée au maire de la ville. «Nous avons le cœur meurtri face à cette situation qui n’a que trop duré».
A Bamako, plusieurs associations de ressortissants de Bandiagara se sont mobilisées vendredi dernier pour interpeler les autorités sur une situation qui reste préoccupante.