Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a exécuté, hier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la cérémonie d’ouverture des états de la migration et du cadre de concertations avec les Maliens établis à l’extérieur. Le thème retenu est : « Mobilités humaines, facteurs d’intégration, de développement et d’enrichissement culturel : quelle contribution des Maliens établis à l’extérieur à la refondation de l’État ? ».
L’évènement organisé par le ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine a enregistré la présence de plusieurs membres du gouvernement, des autorités administratives, des coutumières de Bamako, des responsables de faîtières des Maliens établis à l’extérieur et des délégués venus de plusieurs pays.
L’objectif majeur de la rencontre est de faire en sorte que l’unité, l’entente et la cohésion, retenu au sein de la diaspora malienne, avec la création d’un cadre de concertations avec les Maliens établis à l’extérieur et les acteurs nationaux concernés. Durant ces trois jours de travaux, il s’agira de poser le diagnostic des enjeux migratoires et de présenter des initiatives concrètes pour promouvoir davantage le rôle de la diaspora dans le processus de développement national.
Le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a rappelé que les états généraux de la migration et le cadre de concertations avec les Maliens établis à l’extérieur émanent des Assises nationales de la refondation ( ANR). Selon lui, pour répondre aux défis migratoires, le gouvernement a adopté une Politique nationale de migration (Ponam) en 2014.
Laquelle constitue une réponse adéquate aux enjeux migratoires, en prenant en compte l’ensemble des paramètres liés à ce fléau. Et Mossa Ag Attaher de signaler que si des efforts restent à faire dans la gestion de la migration, la mise en œuvre des différents plans d’actions de la Ponam a permis d’atteindre des acquis notoires qu’il faut nécessairement obtenir.
Il s’agit, entre autres, du renforcement de la protection de nos compatriotes en situation de détresse à l’extérieur avec l’assistance à plus de 50.000 d’entre eux via des opérations de rapatriement, le soutien à plus de 200 projets communautaires , en rapport avec les associations des Maliens établis à l’extérieur. S’y ajoutent, l’accompagnement de plus de 30.000 migrants de retour à travers des projets d’insertion, ainsi que l’intensification des actions d’information et de sensibilisation sur les risques et dangers de la migration irrégulière dans les zones de forte émigration.
Dans son discours d’ouverture, le chef du gouvernement s’est réjoui du choix du thème de l’événement et de l’engagement des acteurs nationaux de la migration à inscrire leurs actions dans le soutien de la refondation en cours de notre État. Occasion pour Dr Choguel Kokalla Maïga de rassurer que dans le processus de refondation en cours, aucun segment de notre société ne sera oublié.
À cet égard, il s’est félicité des réformes que le gouvernement a pu engager de façon consensuelle avec toutes les parties concernées par la question migratoire. Le Premier ministre a évoqué en particulier, le décret portant statut du Malien établi à l’extérieur et du migrant de retour.
POURSUIVRE LES RÉFORMES- Selon le Premier ministre Maïga, l’adoption de ce décret permet également de recentrer l’assistance gouvernementale et des partenaires pour la protection et la sécurisation des migrants, dans le cadre de la mise en œuvre de la Ponam. C’est pourquoi, il a réitéré la détermination du gouvernement à poursuivre les réformes permettant à nos compatriotes de l’extérieur de jouer leur partition dans le développement économique, social et culturel du Mali.
« Les états généraux de la migration permettent un véritable espace de dialogue et de partage sur les défis de notre diaspora et une opportunité de soutenir la refondation de l’État », a déclaré le Premier ministre. Pour qui, l’un des piliers essentiels de cette refondation réside dans l’appropriation collective que chaque acteur doit faire des trois principes clés édictés par le président de la Transition à savoir : le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et des partenariats établis par le Mali et la défense des intérêts vitaux des Maliens dans toutes les décisions prises.
Pour le patron de l’Administration malienne, ces états généraux constituent également une occasion pour examiner les projets d’investissement tels que les facilités d’appui à l’investissement productif de la diaspora et les bons de trésor de la diaspora. Dans cette perspective, il a invité nos compatriotes à l’extérieur et tous les opérateurs économiques, à y souscrire afin de soutenir le financement du développement de notre pays par des moyens endogènes sûrs et sécurisés, garantissant notre autonomie de décision et notre souveraineté retrouvée depuis le 14 janvier 2022.
Pour sa part, le représentant du système des Nations-unies au Mali, Pascal Reyntjens, a souligné qu’en 2015, tous les États membres des Nations-unies ont adopté le programme du développement durable à l’horizon 2030, qui reconnaissait l’ importance de la migration pour le développement. Cela, à travers la cible 10.7 visant à faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques de migration planifiée et bien gérée.